Répartition des migrants en Europe: Mélenchon veut que cela soit fait «d’autorité»

Par exemple, à la question de savoir s’il sait comment on peut résoudre le problème de l’abaya (vêtement islamique pour les jeunes filles) dans les établissements scolaires publics, il répondra: «l’abaya n’est pas le problème de l’école publique. Le problème, c’est le manque de professeurs». Sa réponse, quant au drame qui s’est déroulé dans les eaux grecques, a pu étonner aussi. Il souhaite ainsi «forcer» la répartition des migrants dans l’ensemble des pays membres et non pas en fonction de leur lieu d’arrivée.

Pas de lutte contre les filières clandestines

Mélenchon n’aura pas de mot pour lutter contre les passeurs qui exploitent des familles désemparées qui prennent des risques inconsidérés pour venir en Europe. Pour lui, la faute en revient aux pays européens qui refusent d’accueillir l’ensemble des migrants illégaux qui se présentent à leurs frontières. Concernant la Grèce, il semble avoir oublié qu’elle a immédiatement envoyé une frégate pour venir au secours du bateau de pêche qui contenait, à son bord, 750 migrants. Mais, les passeurs ont refusé l’aide de la marine grecque et le drame, inévitable, s’est produit. Le bateau a chaviré et les secours n’ont pu aider que quelques dizaines de migrants.

Jean-Luc Mélenchon veut tout simplement revenir sur les accords de Dublin qui spécifient que c’est le pays où les migrants arrivent qui en a la charge. Le leader de la Nupes veut que la France dénonce ce traité et que chaque pays européen soit forcé de prendre son quota de clandestins. Il ira jusqu’à dire que «le comportement des autorités grecques est atroce», niant ainsi toute réalité des faits. Il ajoutera qu’«avec les accords de Dublin, là où vous arrivez, vous restez, c’est inacceptable». Pour lui, «ce qu’a décidé l’Union européenne lors d’un récent accord entre États membres» qui doit encore faire l’objet de négociations avec le Parlement, «est une honte». Selon Mélenchon, il faut donc «répartir d’autorité» les migrants dans tous les pays européens.

Déni de réalité ou posture politicienne?

Mélenchon est loin d’être ignorant sur ces questions. La première d’entre elles est bien la lutte contre les passeurs qui ruinent ces familles et connaissent parfaitement les risques. Il voit aussi le basculement des pays européens vers l’extrême-droite notamment à cause du sujet sur l’immigration. La Finlande et l’Espagne viennent d’en faire les frais. Dans ce dernier cas, cela a poussé le Premier ministre Pedro Sanchez a annoncé la dissolution de son gouvernement et a appelé à des élections législatives anticipées en septembre. Pourtant, Mélenchon continuera de vouloir organiser l’arrivée massive de clandestins sur le territoire européen et refuser des solutions en partenariats avec les pays de départs de ces embarcations comme la Tunisie.