Soupçons d’emplois «fantômes» à la région Auvergne-Rhône-Alpes: Laurent Wauquiez dans la tourmente

En effet, dans Dans une enquête publiée ce jeudi 19 octobre, les journalistes évoquent des «soupçons d’emplois fantômes» de quatre proches de Laurent Wauquiez à la région. Pour Radio France, ces personnes, dont les missions pour l’exécutif régional sont sujettes à caution, seraient rémunérées par le conseil régional et basées à Paris. Ainsi, trois salariés sont considérés dans l’organigramme de la région comme conseillers au sein du cabinet de Laurent Wauquiez alors qu’une autre n’apparaît nulle part. Sur sa page LinkedIn, le réseau social professionnel, cette dernière indique qu’elle est «déléguée régionale à Paris».

Laurent Wauquiez déjà alerté par ses services

Nous apprenons aussi que, dès le mois d’avril, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes avait été prévenu par les services administratifs du conseil régional. Ces derniers l’ont informé de l’existence de ce poste qui «ne figurait dans aucun organigramme». D’après un document écrit par ses services, ce poste n’aurait «pas d’utilité, ni de contenu» et pourrait s’apparenter à «un emploi fictif». Pourtant, les premiers soupçons concernant les collaborateurs de Laurent Wauquiez datent de 2020. En effet, une enquête avait été ouverte par le Parquet national financier après la publication d’un rapport de la cour régionale des comptes sur les collaborateurs du président de la région.

Le PNF avait déjà relevé «la situation atypique d’un responsable de service» et dont la rémunération était «disproportionnée». En l’espèce, il s’agissait déjà d’un proche de Wauquiez, Ange Sitbon. En septembre 2022, une perquisition avait été menée au siège de la région dans le cadre de ces enquêtes. Après la publication du reportage de Radio France, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a dénoncé «des informations mensongères». Il a ajouté que «cet article repose, et je le regrette, sur des informations qui sont mensongères, erronées et malhonnêtes».

Pour Wauquiez, les journalistes ont été «instrumentalisés»

Interrogé sur cette question en marge d’une conférence de presse consacrée à l’assemblée plénière de la région, il répondra: «Je regrette que les journalistes aient été instrumentalisés». Il précisera vouloir exercer son «droit de réponse […] pour rétablir la vérité des faits». De son côté, l’opposition réclame des explications. Dans un communiqué qui fait suite à l’enquête de la radio publique, Les Écologistes estiment que «ces révélations s’inscrivent dans une liste qui ne cesse de s’allonger et qui a déjà bien écorné le mythe de la région la mieux gérée de France». Le groupe socialiste, écologiste et démocrate envisage de saisir la justice s’il n’obtient pas de réponses sur la nature des emplois décrits par l’enquête journalistique.