On comprend avant tout que la suite du quinquennat va être aussi difficile que ses débuts. En effet, ces quelques changements pour un entre-soi de la macronie encore plus fort qu’auparavant signifient qu’aucune alliance n’a pu être conclue avec la droite notamment les LR. La Première ministre a donc bien conscience des difficultés qui l’attendent et, à défaut de mieux, il fallait sortir les ministres les plus encombrants à commencer par Pap Ndiaye et Marlène Schiappa.
Pas de changement au sein des ministères régaliens
Au sens strict, il s’agit de l’Intérieur, des Armées et de la Justice. De manière plus étendue, on inclut aussi les Affaires étrangères et l’Économie. Hormis la nomination de Gabriel Attal à l’Éducation nationale, qui reste le ministère le plus important en terme de budget et de fonctionnaires qui en dépendent, en lieu et place de Pap Ndiaye qui n’aura su convaincre sur aucun plan, il s’agit donc plus «d’ajustements» que d’un remaniement. Et, manifestement, dans les tractations entre Macron et Borne, c’est le chef de l’État qui aura eu le dernier mot. Si la Première ministre était prête à faire des sacrifices sur de grands ministères pour avoir enfin une majorité à l’Assemblée, Macron souhaitait garder la main sur l’ensemble des postes.
C’est donc l’avènement de la macronie qu’on propose aux Français malgré toutes les enquêtes d’opinion et les déclarations de ministres en dehors de toute réalité. Certes, ils n’ont pas été à la hauteur de leur tâche mais François Braun, Jean-Christophe Combe et même Pap Ndiaye incarnait la société civile. C’était pourtant le fer de lance de Macron lors de sa première élection. Il ne s’agissait pas non plus de les garder au sein du gouvernement mais ils auraient pu être remplacés par d’autres personnalités qui ne soient pas issus du monde purement politique comme les nouveaux entrants.
Ceux qui arrivent et ceux qui sortent
À la Santé, c’est Aurélien Rousseau, ex-directeur de cabinet d’Élisabeth Borne, qui remplace François Braun.
Au ministère de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, jusqu’ici ministre délégué aux comptes publics, remplace Pap Ndiaye. Ainsi, le député Renaissance Thomas Cazenave le remplace aux Comptes publics.
Au Logement, c’est le maire divers gauche de Dunkerque Patrice Vergriete qui remplace Olivier Klein qui avait aussi la charge de la Ville. Ce ministère sera confié à la députée Renaissance de Marseille Sabrina Agresti-Roubache.
Aux Solidarités, Jean-Christophe Combe est remplacé par une des plus fidèles de la macronie: Aurore Bergé, 36 ans, jusqu’ici présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale.
À l’Outre-mer, le député Modem Philippe Vigier remplace Jean-François Carenco.
On notera que le secrétariat d’État de Marlène Schiappa, intitulé Économie sociale et solidaire et vie associative, a purement et simplement disparu de l’organigramme ministériel.
La seule bonne nouvelle c’est l’éviction de Pap Ndiaye reconnu comme le pire ministre de l’éducation nationale de la 5ème !!