
Une élève de 15 ans a été tuée au couteau dans un lycée privé de Nantes, Image d'illustration ©AdobeStock
Jeudi 24 avril, une élève de 15 ans a été mortellement poignardée en plein cours au sein du lycée privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides. Trois autres élèves ont également été gravement blessés, dont un dans un état critique. Le suspect, un élève de l’établissement âgé de 15 ans, a été rapidement interpellé avant d’être interné en psychiatrie.
Le drame s’est produit peu après 12h15. Justin P., élève de seconde, est entré dans une salle de classe, y a cherché une élève, puis est revenu pour l’attaquer violemment. Selon les premiers éléments de l’enquête, la victime, Lorène, a reçu près de quarante coups de couteau. D’après Le Figaro, trois autres adolescents – deux garçons et une fille – ont également été pris pour cible dans une seconde salle. L’un d’eux a été hospitalisé en urgence absolue.
L’adolescent a été stoppé par le personnel de l’école
L’assaillant a finalement été désarmé par le personnel de l’établissement. Le responsable informatique, armé d’une chaise, et le proviseur sont parvenus à le contenir. Justin P. s’est alors rendu sans résistance. Sur place, les policiers ont découvert deux couteaux – dont un de chasse –, un casque et un pistolet airsoft. Le jeune homme présentait des blessures légères.
Le procureur de la République de Nantes a levé la garde à vue dans la soirée, sur décision médicale. Le psychiatre de permanence a jugé que son état était incompatible avec une détention. L’adolescent a donc été hospitalisé d’office. À ce stade, aucune motivation claire n’est retenue. Le manifeste envoyé avant l’attaque par le suspect, long de 13 pages, évoque un discours confus mêlant écologie radicale, rejet de la société moderne et théories totalitaires. Il fait également référence à une «révolte biologique» contre un prétendu écocide.
Un élève décrit comme dépressif et avec très peu d’amis
Selon nos confrères du Monde, des sources proches de l’enquête évoquent des éléments contradictoires: registre amoureux, idéologie extrémiste et troubles psychiatriques. Des croix gammées dessinées dans l’établissement lui sont attribuées. L’auteur présumé avait également fait l’objet d’un signalement interne quelques semaines auparavant, sans suite judiciaire. Aucun antécédent judiciaire n’est connu.
La classe politique a réagi avec émotion et fermeté. La ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, s’est rendue sur place et a salué le sang-froid du personnel, évoquant un «drame évité de justesse». Mais c’est bien l’intervention du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a été la plus remarquée. Il a ainsi dénoncé un «ensauvagement de la société». Il a clairement attribuer ces violences à la perte des repères éducatifs et à une forme de laxisme ambiant. Il a promis des moyens supplémentaires pour sécuriser les établissements. La maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland, a quant à elle regretté les récupérations politiques du drame, appelant à une réflexion de fond sur la santé mentale des jeunes. Le parquet national antiterroriste a été saisi pour évaluer l’éventuel caractère idéologique de l’acte.