Ce proche d’Emmanuel Macron a été son ministre de l’Intérieur durant son premier mandat. Christophe Castaner a été nommé conseiller du comité responsabilité sociale et environnementale de la marque de vêtements Shein, géant chinois de la fast fashion. C’est un choix totalement assumé de sa part. Alors que le groupe chinois fait face à de nombreuses accusations comme le non-respect des droits humains au sein des ateliers des sous-traitants, le recours au travail forcé des Ouïghours ou son fort impact environnemental avec des vêtements produits en quantité industrielle en permanence. L’ex-locataire de la Place Beauvau explique que son poste est destiné à ce que la marque «aille plus loin dans ses orientations stratégiques en matière d’impact social et environnemental».
La fédération française du prêt-à-porter féminin «indignée» par cette nomination
En effet, après cette annonce, la fédération française du prêt-à-porter féminin a fait part lundi dernier de sa «profonde indignation» après le recrutement d’ex-ministres, dont Christophe Castaner, par le géant chinois Shein. D’autant que celle-ci intervient «à la veille d’un examen par le Sénat de la loi anti ultra fast fashion». Les deux autres personnalités recrutés par l’enseigne asiatique sont l’ ancienne secrétaire d’État aux droits des victimes Nicole Guedj et l’ancien patron de la fédération française de l’assurance Bernard Spitz.
Dans un communiqué officiel, cette fédération «appelle à une mobilisation massive des acteurs du secteur, des citoyens et des parlementaires français et européens pour contrer cette tentative de sabotage de la loi anti ultra fast fashion et pour promouvoir des marques qui fabriquent dans des conditions sociales et environnementales vertueuses».
Être là, pour «faire évoluer une filière»
Selon Christophe Castaner, pour «faire évoluer une filière», la «puissance publique ne peut pas tout». Il ajoutera qu’il estime que «la marche est haute, mais les dirigeants de Shein ont une vraie volonté de s’adapter aux attentes européennes». En effet, la marque chinoise de prêt-à-porter avait annoncé, le 6 décembre, la mise en place de comités stratégiques destinés à l’accompagner dans sa démarche de responsabilité sociétale et écologique. Les trois français auront pour but de la conseiller sur les marchés de la zone Europe, Afrique et Moyen-Orient.