Elias d'Imzalene ©Capture d'écran Europe 1
L’activiste pro-palestinien et fiché S Elias d’Imzalène, de son vrai nom El Yess Zareli, a comparu jeudi devant la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris. Alors qu’il était jugé pour ses appels à «l’intifada à Paris» durant une manifestation ayant eu lieu le 8 septembre 2024 dans la capitale, il sera convoqué devant la chambre correctionnelle spécialisée dans les affaires de presse. Bien que le procureur avait requis 15 ans de prison, le juge le condamnera à 5 mois avec sursis. Elias d’Imzalène est ressorti souriant et faisant le V de la victoire avec ses doigts devant les caméras.
Un appel à la guerre civile à Paris jugé devant un tribunal spécialisé dans le droit de la presse
Une enquête avait été ouverte après le signalement de Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur. Pour rappel, le 8 septembre 2024, lors d’un rassemblement pro-palestinien à Paris, le mis en cause, s’était adressée à la foule rassemblée place de la Nation en lançant: «Est-ce qu’on est prêt à mener l’intifada dans Paris ? Dans la banlieue ? Dans nos quartiers ? On va leur montrer que la voix de la libération vient de nous. Qu’elle démarre de Paris». Avant d’ajouter que «bientôt Jérusalem (serait) libérée» et «êtes-vous prêts pour le sacrifice ultime ?». Interpellé et placé en garde à vue le 24 septembre, il sera placé sous contrôle judiciaire jusqu’à son procès.
Le 23 octobre, il sera convoqué devant la 17e chambre correctionnelle de Paris pour «provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion». Jeudi 19 décembre, le verdict tombe: Elias d’Imzalène sera condamné à cinq mois de prison avec sursis et à payer des dommages et intérêts à cinq associations qui luttent contre l’antisémitisme. Son avocat a annoncé la possibilité de faire appel sur cette dernière partie de la condamnation.
Il est très rare qu’il y ait un tel écart entre les réquisitions du parquet et une décision de justice
L’accusé ne va pas cacher sa joie à la sortie de l’audience. Il répondra avec un grand sourire aux questions des journalistes. En effet, il ne s’attendait pas à une peine aussi faible, aussi ridicule. À la barre, Elias d’Imzalène avait expliqué que la manifestation du 8 septembre avait pour but de protester contre «le génocide à Gaza» et pour demander «un cessez-le-feu». Interrogé sur ses propos, dans lequel il avait également déclaré qu’Emmanuel Macron était «complice» du «génocide», il a soutenu qu’il allait dans le sens «d’un appel à l’indignation par des manifestations pacifiques». Il ajoutera qu’il avait pour but de «redonner espoir à des personnes qui, depuis un an, ne dorment plus et pleurent toutes les nuits». Manifestement, les juges parisiens ont entendu la plaidoirie de l’accusé plutôt que les avertissements du ministère de l’Intérieur.