Les gauches défilent à Paris pour protester contre «un coup d’État feutré»

Pourtant, la gauche aurait pu obtenir Matignon en se réunissant autour de Bernard Cazeneuve. Mais il n’en était pas question pour les insoumis et les socialistes ont refusé de s’affranchir de cette union qui les éloigne chaque jour un peu plus de leur base électorale. De plus, la multiplicité des slogans observés dans le défilé laisse aussi entrevoir le nombre important de sujets qui divisent la gauche.

Une manifestation sans grande envergure

Jean-Luc Mélenchon voulait rejouer la partition des Gilets jaunes avec des rassemblements tous les week-ends depuis celui du 7 septembre. Néanmoins, si ce dernier avait déjà été un échec pour l’extrême gauche, celui de dimanche ne fait que confirmer que «la convergence de luttes de gauche» n’aura pas lieu. Le NFP attendait entre 20.000 et 40.000 participants. Il n’y en aura que quelques milliers. S’il y a une véritable colère dans le cortège, la faible participation montre aussi la difficulté à réunir pour la gauche. Après une Fête de l’Huma en demi-teinte où le public siffle François Ruffin mais acclame Dominique de Villepin, on assiste aussi, comme sur la fin de Nupes, à une division marquée de l’électorat de gauche.

Un «coup d’état feutré» au service de la droite

Si c’est le leitmotiv officiel de ce rassemblement, il y a une myriade de slogans tous aussi divers que variés. On observe ainsi des drapeaux palestiniens en soutien à Gaza, des manifestants défilant contre la vie en chère aux Antilles, des slogans anarchistes, des cortèges LGBT, etc. Comme pour les partis qu’ils représentent, on passe assez rapidement des militants mécontents aux extrémistes les plus radicaux. Parmi ceux qui s’adressent à la presse, on reconnaît volontiers les erreurs stratégiques du NFP depuis le soir de sa création le 30 juin. Et, lucides, certains admettront que, si la gauche veut retrouver le chemin du pouvoir, «il faudra que la multiplicité des luttes trouve un écho politique dans une maison commune».