
Jean-Luc Mélenchon ©Alamy
Un livre explosif met en lumière les pratiques internes de La France insoumise et la dérive autoritaire de Jean-Luc Mélenchon. Intitulé La Meute, l’ouvrage est paru mardi 7 mai chez Flammarion. Ses auteurs, Charlotte Belaïch (Libération) et Olivier Pérou (Le Monde), y livrent une enquête minutieuse sur les tensions idéologiques, les pressions internes et les ambiguïtés politiques d’un mouvement qui se rêve aux portes du pouvoir.
Les deux journalistes, qu’on peut difficilement accuser d’être de droite, ont passé plusieurs mois à enquêter sur le fonctionnement du parti insoumis. Selon eux, derrière les discours progressistes et les postures républicaines, LFI fonctionnerait comme une organisation sectaire. «Un seul maître, au-dessus de toute valeur et de tout principe», écrivent-ils en évoquant le rôle centralisé et incontesté de Jean-Luc Mélenchon. En effet, L’ancien candidat à la présidentielle exigerait une fidélité «absolue, sans faille», tolérant mal la contradiction. L’Express, qui a eu accès à l’ouvrage avant sa parution, cite plusieurs passages accablants pour le chef de file de LFI. Il pointe notamment sa stratégie de radicalisation. Le leader insoumis assume: «Il n’y a pas plus électoraliste que moi». Il confiera même à ses proches que la polémique autour de la «police qui tue» fut «un bon coup».
Le livre décrit également une atmosphère interne délétère
Les témoignages de cadres et d’anciens militants font état de pratiques de harcèlement, d’humiliations publiques et de licenciements déguisés. «Ils exploitent les gens. Tant qu’il y a du jus, ils pressent», affirme une ancienne collaboratrice. Pour les auteurs, La France insoumise ressemble moins à un parti démocratique qu’à un système autoritaire où les proches du leader bénéficient d’une impunité totale, tandis que les opposants sont rapidement écartés. La démocratie y serait considérée comme “secondaire”, dénoncent les journalistes.
Autre angle développé par les journalistes du Monde et de Libé: l’ambiguïté entretenue par Mélenchon sur l’antisémitisme. Le but assumé est de séduire un électorat communautaire dans certains quartiers. Le livre revient en détail sur le communiqué publié par les députés LFI le 7 octobre 2023, après l’attaque du Hamas contre Israël, où aucune condamnation explicite des crimes terroristes n’apparaît. Ce silence ne serait pas une «maladresse» mais bien un choix stratégique, expliquent Belaïch et Pérou. Selon eux, LFI adopte une posture anti-occidentale radicale, quitte à banaliser des formes de violence politique incompatibles avec les valeurs républicaines.
Le choix stratégique de choisir l’islamisme comme angle électorale
Enfin, le rôle de Mélenchon dans le positionnement idéologique du mouvement soulève de nombreuses interrogations. Le livre révèle qu’il aurait rencontré Patrick Buisson en 2008, alors conseiller de Nicolas Sarkozy, pour élaborer une stratégie contre les socialistes. Cette proximité inattendue avec des figures de la droite radicale confirme que la logique de pouvoir prime chez l’ancien sénateur socialiste sur toute cohérence doctrinale. La fascination revendiquée pour François Mitterrand ne serait plus qu’un prétexte. Pour les auteurs, Mélenchon n’est “plus un homme politique comme les autres”, mais un chef prêt à s’affranchir des règles du jeu démocratique si cela sert ses intérêts.
Sur France info, Les insoumis dénoncent déjà une «attaque médiatique coordonnée», sans pour autant contester les faits. Mais l’ouvrage s’annonce comme un séisme pour le parti, à l’approche des élections européennes. La Meute met en lumière le gouffre qui sépare les discours de façade et la réalité du fonctionnement interne d’un mouvement qui prétend défendre les opprimés, mais qui semble avant tout broyer ses propres militants.
un dictateur nuisible… c’est comme un petit nain, non ? 🙁 🙂