Malgré les tensions, Paris va accorder des visas aux imams algériens pour le Ramadan

Malgré les tensions diplomatiques croissantes entre Paris et Alger, la France a décidé d’accorder des visas à des imams algériens pour le Ramadan, qui commencera le 28 février. Le gouvernement français est divisé sur cette question. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, plaide pour une ligne dure contre Alger, incluant la réduction des visas et le gel des avoirs des dignitaires algériens en France. En revanche, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, prône une approche plus conciliante, estimant que la confrontation directe ne serait pas efficace.

L’accueil des récitateurs du Coran

Cette situation illustre les défis auxquels la France est confrontée dans ses relations avec l’Algérie, où les tensions ne cessent de s’aggraver depuis plusieurs mois. Les relations entre les deux pays ont toujours été marquées par des périodes de hauts et de bas, mais la crise actuelle semble atteindre un niveau d’intensité sans précédent. L’arrestation de Boualem Sansal, un écrivain franco-algérien de 80 ans atteint d’un cancer, a particulièrement exacerbé les tensions. Malgré ce contexte tendu, la France a choisi de maintenir sa tradition d’accueillir des récitateurs du Coran pendant le Ramadan. En effet, chaque année, des imams et récitateurs venant de pays comme l’Algérie, le Maroc et la Turquie sont invités à soutenir les fidèles musulmans en France pendant ce mois sacré. Cette décision montre la volonté de la France de ne pas laisser les tensions diplomatiques affecter les pratiques religieuses et culturelles.

Bruno Retailleau en opposition avec le Quai d’Orsay

On ne peut pas dire que cette décision fasse l’unanimité au sein du gouvernement. Le Premier ministre a convoqué un conseil interministériel de contrôle de l’immigration pour discuter de la situation. La réunion s’annonce difficile, avec des positions divergentes au sein du gouvernement. Bruno Retailleau souhaite utiliser cette occasion pour durcir la position de la France face à l’Algérie, tandis que Jean-Noël Barrot préfère éviter toute confrontation. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères a déclaré que la réduction des visas ne serait pas une solution efficace. La crise actuelle entre Paris et Alger est l’une des plus graves depuis la guerre d’Algérie. Les relations bilatérales sont marquées par une méfiance mutuelle et des accusations réciproques. La France reproche ainsi à l’Algérie de ne pas respecter ses engagements en matière de coopération, notamment sur l’exécution des OQTF. La question des imams récitateurs du Coran illustre les défis auxquels la France est confrontée dans ses relations avec l’Algérie, où les tensions ne cessent de s’aggraver depuis plusieurs mois.