
Manifestation du 1er-Mai à Paris ©Capture d'écran Youtube
Le traditionnel cortège du 1er mai à Paris a été marqué par des attaques ciblées contre des élus et militants du Parti socialiste. Jeudi après-midi, une cinquantaine d’individus cagoulés ont pris d’assaut le stand parisien du PS. Les témoins sur place, parmi les militants socialistes, ont immédiatement identifié les agresseurs comme des membres des «black blocs».
Le stand du PS pris pour cible, des élus attaqués
D’après leurs récits, les militants ont été encerclés, puis physiquement agressés. Trois personnes ont été blessées, selon un cadre du parti présent sur les lieux. L’eurodéputée PS Chloé Ridel a déclaré sur X: «Ils ont arraché nos drapeaux et nos banderoles, donné des coups de pied et de poing, lancé des pétards». Et d’ajouter: «Un camarade a été traîné et lynché au sol». D’autres slogans hostiles ont été entendus tels que «sionistes», «complices du génocide» ou encore «tout le monde déteste le PS».
Face à cette agression, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a pris la parole. Dans une publication en ligne, relevée par Le Figaro, il a dénoncé la «violence de fanatiques qui ne servent aucune cause». Il a aussi affirmé que des plaintes allaient être déposées. «Nous ne laisserons rien passer. Nous n’accepterons jamais cette violence», a-t-il martelé. Il appelle également les témoins à se manifester.
Jérôme Guedj exfiltré, la volte-face de Marine Tondelier
D’autres figures politiques ont réagi dans la foulée. Marine Tondelier, qui avait d’abord sous-entendu que Guedj avait mis en scène son exfiltration, a rétropédalé vendredi matin. Dans un tweet publié vendredi matin, elle explique qu’elle n’avait pas tous les éléments pour juger la situation jeudi. Elle avait aussi tenté de joindre son collègue socialiste, sans succès. D’après nos confrères du Point, Fabien Roussel a exprimé sa solidarité avec les élus socialistes pris pour cible. À l’inverse, le député insoumis Manuel Bompard, sans condamner fermement les violences, s’est contenté d’un message ambigu. Il a déclaré ne pas être «d’accord avec le fait que l’on règle des désaccords politiques comme cela».
Parmi les élus pris à partie, c’est le député de l’Essonne Jérôme Guedj qui a été le plus confronté aux manifestants hostiles. Alors qu’il remontait le cortège, il a été conspué aux cris de «vendu», «traître» ou «assassin». Contraint de quitter les lieux, il a déclaré: «On ne quitte jamais la manif du 1er mai parce qu’il y a des ennemis des travailleurs qui sont là», devant les caméras.
L’élu francilien avait déjà été visé quelques jours plus tôt, le 27 avril, lors d’un rassemblement «contre l’islamophobie» à Paris. Là encore, il avait été exfiltré après des injures et des menaces physiques. Ce rassemblement réunissait plusieurs figures de La France insoumise, dont Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan. Aucune condamnation formelle n’avait alors été exprimée par le parti. Il est à noter que Jérôme Guedj est un des rares élus socialistes qui avait refusé de se présenter aux législatives sous l’étiquette du NFP, refusant l’alliance avec LFI.