De plus en plus de morts sur les routes dus à la prise de stupéfiants par les conducteurs
Dimanche 28 mai, sur Radio J, Élisabeth Borne a indiqué que les sanctions pour «conduite sous l’emprise de stupéfiants» seraient «sans doute renforcées» dès juillet. Elle a expliqué: «Je réunirai un comité interministériel de la sécurité routière au mois de juillet et on aura à revenir sur les sanctions qui doivent sans doute être renforcées pour ceux qui conduisent sous l’emprise des stupéfiants». Avant d’ajouter: «On a fait 800.000 contrôles en 2022, on veut passer à 1 million. On veut être très présent pour dissuader ce genre de comportements et sans doute renforcer les sanctions».
En effet, ces dernières semaines ont été émaillées d’accidents mortels impliquant des conducteurs sous l’emprise de stupéfiants notamment de cannabis. Le chef triplement étoilé Yannick Alléno, qui a créé l’association Antoine Alléno, du nom de son fils tué par un chauffard alors qu’il rentrait chez lui, réclame depuis lors l’inscription de ce crime dans le code pénal. On peut rappeler aussi que le dimanche 21 mai, ce sont trois jeunes policiers qui ont été tués par un conducteur sous l’emprise de la drogue. Selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, un accident mortel sur cinq est provoqué par un conducteur positif aux stupéfiants.
La non-application des peines actuelles
Autre drame qui fait réagir familles et associations de victimes, c’est le fait que les peines ne sont quasiment jamais appliquées pour ceux qui tuent au volant. C’est pourquoi elles attendent beaucoup de la création de ce nouveau délit. Aujourd’hui, les peines peuvent aller jusqu’à dix ans de prison et 150 000 euros d’amende. Cependant, comme l’explique Pierre Lagache, vice-président de la Ligue contre la violence routière, parlant des jugements prononcés aujourd’hui: «Le fait est que ces peines ne sont jamais prononcées, c’est une incompréhension des victimes». Il faut donc espérer que le changement de nom du délit entraînera des jugements plus sévères pour les auteurs de ces crimes.