Trafic de stupéfiants: la classe politique réagit après la diffusion d’une vidéo de la DZ Mafia

Le 9 octobre 2024, le gang marseillais appelé DZ Mafia a posté une vidéo sur les réseaux sociaux. Reprenant les codes des indépendantistes corses FLNC, on y voit un groupe d’hommes, tous habillés en noir et cagoulés. L’un d’eux prendra la parole pour réfuter «l’implication de cette organisation dans les assassinats d’un adolescent de 15 ans et d’un chauffeur VTC perpétrés entre les 2 et 4 octobre 2024 à Marseille». C’est la première fois que les narcotrafiquants marseillais se mettent en scène de cette façon. Pour de nombreux élus, un cap a été franchi et la crainte de revendication territoriale ne fait que s’accentuer.

«La désincarnation totale de l’autorité de l’État»

Pour Gaëtan Dussausaye, député Rassemblement national des Vosges, cette vidéo est «surtout l’incarnation de la désincarnation totale de l’autorité de l’État». En effet, le député se fait l’écho de ce que de nombreux élus et observateurs spécialisés du crime organisé ont remarqué ici. Il s’agit bien d’un gang de trafiquants de drogue qui donne une sorte de conférence de presse. Pour le sénateur macroniste Xavier Iacovelli, élu des Hauts-de-Seine, il estime qu’il s’agit «des méthodes de communication dignes des organisations terroristes ou des cartels mexicains». Bruno Retailleau a saisi la plateforme Pharos pour faire supprimer ce contenu d’internet tandis que le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour tenter d’identifier les individus présents sur la vidéo.

Des gangs qui ont plus de moyens que l’État

Le député RN assènera que «quand on voit que la DZ Mafia, qui sévit depuis des années à Marseille, est capable de faire une sorte de conférence de presse qu’elle envoie ensuite sur les réseaux sociaux, c’est la preuve que l’État ne contrôle plus rien». Il demande ainsi «un virage à 180 degrés en matière de sécurité et de fermeté». Pour rappel, la séquence filmée revient sur les deux meurtres qui ont eu lieu à Marseille dont l’un implique un tueur de 14 ans. Sur ce point, l’homme qui prend la parole dira que le détenu qui a commandité ce crime est «un mythomane» et affirme que «l’enfant de 14 ans ainsi que l’utilisation du VTC pour commettre un crime n’ont rien à voir avec nos méthodes». Il ajoutera: «Nous avons assez d’hommes, de véhicules, de moyens pour agir si nous en étions obligés».