Cette déclaration avait surpris l’ensemble de l’opinion publique mais aussi certains députés de la Nupes. Il devient difficile de trouver quelle dictature le président de LFI ne soutient pas.
Vrai soutien à la Chine ou peur d’un nouveau conflit?
S’il est vrai que le statut politique de Taïwan est difficile à définir, sa volonté d’indépendance vis-à-vis de la Chine, et non de la République de Chine, est acté depuis 1949. La république de Chine occupait le siège de la Chine à l’ONU jusqu’en 1971, date à laquelle la république populaire de Chine la remplaça. La république de Chine et la république populaire de Chine revendiquent chacune la pleine et légitime souveraineté sur la totalité du territoire chinois (Chine continentale et Taïwan). Dans les faits, Taïwan a une indépendance administrative, politique, diplomatique et militaire par rapport au continent mais son indépendance n’a jamais été proclamée ni par le gouvernement de l’île, ni par celui du continent. La république populaire de Chine considère Taïwan comme sa 23e province et refuse toute relation diplomatique avec les pays qui reconnaissent la république de Chine. Elle était considérée comme une province de la république de Chine (selon les dispositions de sa constitution d’avant 1949) par le gouvernement de Taïwan jusqu’à la démocratisation du pays dans les années 1990. Taïwan entretient des relations diplomatiques officielles avec une quinzaine de pays et des relations officieuses avec de nombreux autres.
Il est donc surprenant que Mélenchon, plus habitué aux dictateurs sud-américains, s’épanchent sur la visite américaine en Asie. C’est sur son blog, jeudi, qu’il avait même ajouté, alors que les tensions entre Pékin et Taipei étaient les plus fortes, que «les Chinois règleront le problème entre eux». Face à la levée de boucliers que ses déclarations ont entraînée, dès samedi 6 août, il publie un nouveau billet où il se dit «espanté» par les «très étranges réactions» et les «cris d’orfraie » de ses critiques, alors que « nous ne devons pas vouloir d’un nouveau front de guerre». «Quelle genre de peur règne sur le débat? Où est passé l’actif président des amitiés franco-chinoises M. Raffarin? Et les signataires de l’accord de coopération de l’UMP avec le Parti Communiste chinois? Et Fabien Roussel, après son si récent voyage d’amitié en Chine? La suffisance des premiers et la prudence effrayée des seconds me consternent».
Vives critiques à gauche, toutes formations confondues
Le leader de LFI, sans aucun mandat électif, insiste en expliquant: «Je n’ai fait que répéter la doctrine constante de notre pays (la France, rappelons-le) depuis 1965 à propos de la Chine. Il n’y a qu’une seule Chine», «cela est également réglé par les accords internationaux acceptés par notre pays et les membres de l’ONU», et «Chine et USA s’engagent à respecter la souveraineté et l’unité territoriale de l’autre». Il souligne aussi «l’accueil super froid reçu depuis sa provocation par Mme Nancy Pelosi à Tokyo et Séoul». Il est possible, à la vue des réactions, de considérer que Mélenchon a bien ouvert une brèche au sein de la Nupes, alliance qui ne tient qu’à un fil depuis sa création.
Il faut dire que les embarrassants remerciements officiels de la Chine à Mélenchon n’ont pas arranger les choses. Dans un tweet du 4 août, l’ambassadeur de Chine en France remercie le suprême leader pour «son soutien constant à la politique d’une seule Chine». C’est vendredi 5 que les oppositions ont commencé à se montrer. Ainsi, Julien Bayou, secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts, parti allié de LFI au sein de la Nupes, a dénoncé «une vision assez datée» et «un vrai cynisme en matière de géopolitique» de la part de M. Mélenchon. «Finalement, tout ce qui est hostile aux États-Unis est bien, par principe. Cette vieille idée que les ennemis de mes ennemis sont mes amis… Mais je trouve que c’est absolument daté». Et d’ajouter: «Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ce serait moins grave quand c’est la Chine que ça peut froisser. Ça, ça n’est pas entendable (sic)», a insisté le député de Paris, pour qui «il n’y a pas de leçons qui ont été retenues de la crise, la guerre de la Russie à l’égard de l’Ukraine» de la part du leader Insoumis, à l’image des vifs désaccords entre Insoumis et écologistes qui s’étaient étalés lors de la campagne présidentielle.
Il est de quel pays le méluche???
Loin d’être mélanchoniste, je partage entièrement l’avis de Jean-Luc Mélenchon sur la Chine. Tout le monde semble avoir oublié le souk laissé par les USA en Afghanistan, cela fait pourtant peu de temps qu’ils ont offert le pouvoir au Talibans. Personne ne fait le rapprochement non plus avec la récente agression de Salman Rushdie sur le sol américain. Que vont faire les sénateurs et députés américains à Taiwan ? Quelles vont en être les conséquences pour les Européens ? Le manque de mémoire de proximité est une maladie qui touche à la fois nos politiques et la presse qui relaie ces informations. Les manipulations du pouvoir pour nous montrer la Chine comme l’ennemi public n°1 est une odieuse manipulation.
Vous comprendrez lorsque la chine fera exactement comme la russie!!! Ce sont des régimes expansionnistes totalitaires! Et là, vous demanderez l’aide des USA!
Très bonne réponse Monsieur Pib. J’approuve entièrement vos propos. Le problème est que le pouvoir de réflexion est si peu élevé chez certains. qu’ils ne font que les commentaires que leurs intelligence leur permet.
UN conseil vous devriez migrer en Chine.