Il a choisi Twitter pour annoncer son choix : le député du Nord évoque «des disputes» depuis l’annonce par sa femme de sa volonté de divorcer, reconnaissant aussi lui avoir «donné une gifle dans un contexte d’extrême tension et d’agressivité mutuelle».
Bonjour à tout·e·s, après les événements de cette semaine et dans un souci de transparence et d’apaisement, voici ma déclaration officielle. pic.twitter.com/ykwswNB4F5
— Adrien Quatennens (@AQuatennens) September 18, 2022
Il ajoute: «J’ai profondément regretté ce geste qui ne s’est jamais reproduit ». Le député admet également avoir «envoyé de trop nombreux messages» à son épouse «pour tenter de la convaincre que nos difficultés de couple pouvaient être dépassées».
«Je suis un homme de dialogue. […] Je déteste la violence en général et spécialement envers les femmes», se défend-il, présentant « à nouveau ses excuses » à son épouse. Il explique qu’il «pourrait faire le dos rond, minimiser les faits et attendre que la tempête passe» tout en dénonçant « des spéculations infamantes». Ce que Mélenchon fera au titre de soutien par la suite.
Il poursuit ses déclarations en expliquant: «Mais parce que je suis responsable politiquement et que je tiens à l’exemplarité à laquelle je veux m’assigner et qui a toujours été ma ligne de conduite, j’en tire les conséquences politiques». Il indique donc se mettre «en retrait» de sa fonction de coordinateur, «pour protéger le mouvement, ses militants et toutes celles et ceux qui comptent beaucoup sur» lui. Son avocate, Jade Dousselin, a précisé dans un communiqué n’avoir pas connaissance «à ce jour» de «l’existence d’une enquête préliminaire ou d’actes judiciaires en cours». Effectivement, l’épouse de Quatennens avait précisé aux policiers qu’elle ne voulait pas aller plus loin que le dépôt d’une main courante.
Malgré les faits, Mélenchon continue de le soutenir
C’est une affaire de plus sur les violences faîtes aux femmes à laquelle la France Insoumise est sujette. Elle a dû, cette année, gérer les cas d’Eric Coquerel et Taha Bouhafs, accusés de violences sexuelles et dont les dossiers ne sont pas clos. Dans un message étonnant, dimanche 18 septembre, mais qui ressemble à ceux qu’il poste quand il s’agit d’un de ses adeptes, Mélenchon a apporté son soutien à Quatennens, éreintant «la malveillance policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux qui se sont invités dans le divorce d’Adrien et Céline Quatennens». « Adrien décide de tout prendre sur lui. Je salue sa dignité et son courage. Je lui dis ma confiance et mon affection».
Une raison de plus, et justifiée, pour EELV de mettre de la distance entre eux et LFI au sein de la Nupes. Pour la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une «sortie venue d’un autre monde». «La réaction de Jean-Luc Mélenchon est lamentable», a abondé Luc Broussy, président du conseil national du PS: «Il montre une fois encore son incapacité à endosser le leadership d’une gauche moderne, humaniste et féministe.» La députée EELV Sandrine Rousseau a appelé Adrien Quatennens à se mettre «en retrait de toute parole publique», disant attendre des «sanctions» de la part de LFI. Toutefois, pour la cheffe du groupe LFI à l’Assemblée Mathilde Panot, «Il a pris une décision courageuse». C’était certainement très courageux de frapper sa femme…
L’exploitation médiatique de ce fait, avant son jugement, s’apparente à un lynchage politique peut respectueux de nos principes républicains.
M. Catennens étant très résilient et posé lors des joutes politiques, cette agitation hystérique risque, selon le résultat du jugement, de se retourner contre ceux qui ont fait fuiter et ceux qui exploitent cette information, car le problème des violences ne se limite pas aux gestes.
Il faut distinguer la virilité du machisme, la féminité du féminisme, la puissance de la violence, la pédagogie de la perversité… et puisque le sujet sera d’actualité, sans pré-supposés, je donne cet exemple seulement pour nous sortir des préjugés : la toréra s’est fait encorner par le taureau… Qui est coupable ? La violence, et sous quelle que forme que ce soit, économique, sociale, institutionnelle, politique, psychologique, affective, verbale, physique…
Dans cette affaire, ce n’est pas la gifle qui est le fait marquant, mais bien le fait que Quatennens vienne demander le respect de sa vie privée, alors qu’il a lui, et son mouvement LFI, capitalisé sur le fait de traiter ses opposants dans la boue pour des faits mineurs de vie privée.
On s’aperçoit également que les égéries féministes de la NUPES prennent sa défense et minimise la gifle!