En plus de l’épidémie de Covid-19, qui a encore conduit l’an dernier à fermer des services et des chambres doubles, les capacités hospitalières ont aussi subi des «contraintes de personnel ne permettant pas de maintenir les lits», explique la direction statistique des ministères sociaux (Drees).
Covid-19 et virage ambulatoire
Le virage ambulatoire avait de grandes ambitions pour réformer la santé en France et redresser la barre de ses finances. L’idée est simple : réduire le temps passé par les patients à l’hôpital et déplacer des actes hors les murs de la structure hospitalière. Moins de lits, moins de personnel et, donc, un bilan supposé moins coûteux. Cette tendance au long cours « reflète la volonté de réorganiser l’offre dans un contexte de virage ambulatoire », expression consacrée pour désigner la part croissante des soins sans nuit à l’hôpital, notamment en chirurgie. Le nombre de places d’hospitalisation « de jour » a d’ailleurs poursuivi sa hausse : 2.743 ont été ouvertes en 2021, portant leur total à 82.502, soit 9.000 de plus en cinq ans.
Il y a d’autres facteurs pour expliquer ces fermetures de lits. L’hospitalisation à domicile a également enregistré une nette progression de ses capacités, de 6,8% après un bond de plus de 10% en 2020. Avec 22.800 patients « pouvant être pris en charge simultanément sur le territoire », ce mode de prise en charge représente désormais « 7,6% des capacités totales en hospitalisation complète » hors psychiatrie, contre 2,1% en 2006.
L’hôpital public en danger
Avec les fermetures de lits, les démissions en cascade du personnel hospitalier, les fermetures de services spécialisés dans tous les hôpitaux, assiste-t-on à la fin du modèle français? Les chiffres parlent d’eux-mêmes: au 31 décembre, les 2.984 hôpitaux publics et privés disposaient très exactement de 382.587 lits d’hospitalisation complète, soit 4.316 de moins en un an. Un chiffre provisoire en léger repli par rapport à 2020 (-4.900) mais encore supérieur aux baisses constatées avant la crise sanitaire. Au total, plus de 21.000 lits ont été supprimés sur la période fin 2016-2021 correspondant en majeure partie au premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Soit deux fois plus que sous son prédécesseur François Hollande (-10.000) mais nettement moins que durant le mandat de Nicolas Sarkozy (-37000).
Qui croyait encore que nos dirigeants voulaient protéger notre santé ?
Hé !! Hoôôo ! il y a quelqu’un ???