Envoi d’armes à l’Ukraine: La France va intensifier ses livraisons

Vendredi 7 octobre, Macron avait annoncé la création d’un « fonds spécial de 100 millions d’euros » pour que Kiev puisse «acheter directement auprès de nos industriels les matériels dont elle a le plus besoin pour soutenir son effort de guerre». Ce fonds financera l’achat «d’armes défensives», comme celles déjà livrées par Paris depuis le début de l’invasion russe, le 24 février, a précisé le chef de l’État devant la presse à l’issue de la réunion de la Communauté politique européenne à Prague.

Des attaques russes sans précédents

Cette annonce fait suite à des bombardements russes meurtriers et d’une ampleur inégalée lundi 10 octobre. Le président de la République a réaffirmé à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, «l’engagement de la France à accroître son soutien à l’Ukraine (…), y compris en matière d’équipement militaire». Il s’agit d’un revirement très net de l’Élysée. En effet, au début du conflit, la France, qui a toujours condamné sans réserve l’agression russe, était restée discrète sur ses livraisons d’armes aux Ukrainiens, avant tout pour préserver un canal de communication avec le chef du Kremlin, Vladimir Poutine. Celui-ci était d’une totale inutilité.

Durant la campagne présidentielle, Macron, dans une interview à Ouest France, avait reconnu que la France livrait à l’Ukraine ces missiles, ainsi que des canons Caesar. Il s’agissait de répondre aux appels à l’aide militaire lancés par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, soucieux de recevoir des armes lourdes afin d’amplifier la résistance de son pays face à Moscou. L’Élysée n’avait alors donné aucun détail sur les quantités livrées mais avait précisé que ces matériels étaient prélevés sur les stocks des forces françaises.

De quels matériels parle-t-on?

Nous savons qu’à ce jour la France a fourni aux Ukrainiens dix-huit canons Caesar avec des milliers d’obus (dont on ignore le nombre exact). Produit par l’industriel français de l’armement Nexter, le Caesar est un canon de 155 millimètres monté sur camion capable de tirer six coups par minute à une distance de 40 kilomètres. Des dizaines de missiles antichars Milan ont été livrés aux combattants ukrainiens au tout début du conflit. Le Milan est une arme très précise et puissante, adaptée à la lutte contre les tanks, les véhicules blindés et les bâtiments. De plus, une quinzaine de canons tractés TRF1 de 155 millimètres. Il s’agit du prédécesseur du Caesar qui, à la différence de ce dernier, n’est pas installé sur un camion. Ces obusiers ne sont plus utilisés dans l’armée française.

Malgré cela, selon l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale, un organisme allemand qui compile les soutiens militaires à l’Ukraine, la France n’arrive qu’en onzième position des livraisons d’armes, avec 233 millions d’euros d’aide, loin derrière les États-Unis. Voulant intensifier l’aide de la France, Macron envisage toujours de livrer six canons Caesar supplémentaires à l’Ukraine, mais ces derniers seraient prélevés sur une commande destinée au Danemark. « C’est une discussion qui revêt certains aspects techniques qui est en train d’être finalisée », a-t-il dit vendredi.