Un régime qui est perdu face au soulèvement de sa population
La cheffe de la diplomatie française a insisté sur le fait qu’«il est plus important que jamais de rappeler à l’Iran ses obligations internationales. Si son objectif était de faire du chantage, ça ne doit pas fonctionner. C’est la mauvaise façon de s’y prendre avec la France. Nous demandons leur libération immédiate, l’accès à la protection consulaire (…). Mon homologue iranien, avec qui j’ai eu une conversation longue et difficile, a pris l’engagement de respecter ce droit d’accès. J’attends qu’il soit concrétisé».
On connaît les noms de quatre prisonniers: Benjamin Brière, arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d’emprisonnement pour espionnage, Cécile Kohler et Jacques Paris, deux syndicalistes, arrêtés en mai dernier et la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale. Pour appuyer leur propagande, les iraniens avaient diffusé une vidéo présentée comme des «aveux» de ces derniers, entraînant une réaction virulente de Paris qui avait dénoncé une «mise en scène indigne» et évoqué pour la première fois des «otages d’État».
Prisonniers ou otages?
Devant une répression de plus en plus violente et des attaques en règle contre les occidentaux privés de leur liberté, la ministre a demandé aux Français en Iran de «quitter le pays dans les plus brefs délais compte tenu des risques de détention arbitraire auxquels ils s’exposent». Toutefois, il ne faut pas oublier le sort des manifestants où le régime des ayatollahs n’hésite pas tirer à balle réelle sur les foules. On dénombre au moins 326 tués dans la répression du mouvement de contestation qui secoue l’Iran depuis septembre, selon Iran Human Rights, une ONG basée à Oslo.
Depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, jeune iranienne de 22 ans, les manifestations se sont propagées à tout le pays. Téhéran a décidé de réprimer la contestation dans le sang, ce qui a freiné brusquement les négociations sur le nucléaire iranien. Il n’est pas sûr que la prise d’otages soient la meilleure façon de négocier avec les pays qui était autour de la table des négociations.