Sa mère, âgé de 86 ans, est décédée en mai 2017, de dénutrition et de déshydratation. L’homme est poursuivi pour « délaissement d’une personne hors d’état de se protéger ». À 65 ans, il a été condamné par cour d’assises de Colmar, mercredi 30 novembre, à sept ans de réclusion criminelle.
Un état choquant
Au tribunal, les débats ont duré trois jours. La fille de l’octogénaire décédée a été relaxée pour des faits de « non-assistance à personne en danger ». Cette dernière est placée sous curatelle renforcée. Quant au médecin traitant, il écope de trois ans de prison pour « non-assistance à personne en danger ».
Des ambulanciers ont été appelés pour déplacer d’un étage à un autre l’octogénaire, dans un immeuble d’un quartier « très défavorisé » de Mulhouse, en mai 2017, comme le raconte L’Alsace. Sur place, il trouve cette femme avec son fils, qui venait de s’installer dans le même immeuble. Il avait appelé un voisin pour l’aider à déplacer sa mère, mais comme il n’a pas voulu, il a appelé les ambulanciers. Les secouristes découvrent la femme pleine d’escarres et de plaies, avec des signes de dénutrition et de déshydratation. Choquées, ils décident de l’emmener aux urgences et de faire un signalement au procureur de la République.
Une grande pauvreté affective
D’après l’enquête, mère et fils vivaient ensemble et cette dernière n’avait pas été douchée depuis 2015. Le fils vivait du RSA et n’avait pas d’autres liens sociaux que ceux qu’il partageait avec sa mère. Mais il était dépassé par la situation, selon une source proche. Il n’osait plus la laver et lui nettoyait simplement le haut du corps. L’expertise psychologique montre une « pauvreté relationnelle » et une « grande pauvreté affective ».
Sa peine de sept ans de prison pourrait être aménagée, il a par ailleurs déjà été deux ans en détention provisoire. Quant au médecin traitant, il affirme que sa patiente ne s’était pas plainte, même s’il avoue être « passé à côté » de son état de santé et admet une « série de défaillances ». Il a reçu un blâme par le conseil de l’ordre, avant de prendre sa retraite en 2021.
Je pense que c’est un peu facile de se décharger sur les services sociaux, si chacun de nous a une once d’humanité et quelques neurones en état de fonctionner on prend soins de nos parents !!
On fait en fait le procès de la pauvreté économique et cognitive. Le fils étant lui-même âgé et limité, il me semble qu’un signalement aurait pu être fait de longue date par le médecin, qui a peut-être voulu se protéger et ne pas perturber le fonctionnement de cette famille désocialisée. Quoi qu’il en soit, pauvre dame.
Pour la mère, situation inhumaine. Mais 7 ans de prison pour le fils, c’est aussi excessif ! Et que faisaient les services sociaux pendant ce temps ?
Oui ou étaient les fonctionnaires médicaux et le médecin ? Un scandale