Il a expliqué qu’«il nous faut à la fois maintenir l’unité syndicale et conserver le soutien de l’opinion». De plus, la CGT-cheminots et SUD-rail, qui avaient déjà appelé à deux jours de grève les 7 et 8 février, en ont profité pour évoquer une grève reconductible à partir de mi-février.
Une position commune
C’est devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale que les huit principaux responsables syndicaux ont tenu à réaffirmer leur unité devant les députés. Ils diront: «Nous réaffirmons collectivement notre opposition au projet de réforme!». Laurent Berger, qui concentre toutes les attentions, veut préciser: «Je ne ferai pas au gouvernement le plaisir de bloquer le pays pour qu’il puisse retourner l’opinion». Il ajoute que «pour nous, il est important qu’il n’y ait pas de mobilisations trop récurrentes». Car la CFDT est surtout présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux et les salariés «n’ont pas les moyens de se mobiliser continuellement». En effet, dans un contexte économique des plus tendus, chaque jour de grève est un jour non payé.
François Hommeril, président de la CFE-CGC, vient compléter les propos de la CFDT en insistant sur le fait qu’«il n’y a rien de plus démocratique qu’un syndicat: il y a les mots d’ordre confédéraux, ensuite chacun est libre de se décider en fonction de son secteur et de son environnement». Patricia Drevon, secrétaire confédérale de Force ouvrière, chargée de l’organisation, insiste sur l’importance des mouvements «sur le terrain». «Partout, dans tous les secteurs, ça tracte pour expliquer les effets de la réforme et ça débraye».
Certains s’interrogent sur la pertinence de ces grèves
Frédéric Ruiz, président de la CFE-CGC à la RATP, reconnaît, résigné, que «notre statut, qui ne concernera plus les nouveaux entrants, a en réalité vocation à disparaître avec la création progressive de filiales, pour tenir compte de l’ouverture à venir à la concurrence». Il y a donc une conscience chez certains face à la disparition du statut et du régime spécial de retraite. A contrario, Julien Troccaz, secrétaire fédéral à Sud-rail, ne partage pas cet avis. Pour lui, «en voyant l’ampleur de la mobilisation du 19 janvier, beaucoup de collègues, qui semblaient d’abord résignés, se sont dit que cela vaut le coup d’entrer dans la bataille. La SNCF sera l’une des locomotives du mouvement».