La grève reconduite, les réquisitions quasi imperceptibles
Pour ajouter de la difficulté à l’horreur que vivent tous les habitants des villes concernés, les éboueurs des sociétés privées se sont aussi mis en grève en soutien à leurs collègues du secteur public. Vendredi 24 mars, ce sont plus de 10.000 tonnes de déchets qui s’amoncellent dans les rues de la capitale. Le paroxysme est atteint quand les maires de Nantes, Rennes, Saint-Brieuc, Le Havre et d’autres communes demandent même à leurs administrés de ne plus sortir leurs poubelles et de les garder chez eux le temps que les collectes reprennent.
Paris fait figure d’exception dans la mesure où la maire, Anne Hidalgo, semble parfaitement s’accommoder de cette situation soutenant coûte que coûte les grévistes et n’ayant donc donné aucune instruction pour les réquisitionner. Au diable les parisiens tant qu’elle croit être une épine dans le pied du gouvernement qui lui demande régulièrement de rendre des comptes sur sa gestion de la Ville et, plus récemment, sur ses notes de frais. Jeudi dernier, sur ordre du préfet Laurent Nunez, c’est une centaine de bennes qui était sortie. Néanmoins, cela permet juste d’éviter que la quantité de déchets sur les trottoirs n’explose mais c’est très insuffisant pour espérer une amélioration.
Que faut-il espérer dans un futur proche?
Un retour à la normale prendra du temps même quand tous auront repris le travail. Pour l’heure, l’arrêt des grèves des éboueurs n’est pas à l’ordre du jour. Toujours à Paris, la mairie ne souhaite pas s’avancer officiellement mais les services techniques pensent qu’il faudra un délai de plus d’une semaine pour évacuer tous les déchets accumulés dans les rues. Il y en a plus de 10.000 tonnes à ramasser en plus du flux habituel. C’est sans compter les grèves dans les centres de traitement des déchets ou le Syctom, qui gère les incinérateurs pour la capitale et de la petite couronne, qui n’a qu’une capacité de traitement d’environ 6 000 tonnes par jour.