Avec son départ, une page importante du syndicalisme se tourne
Dans son interview donné au Monde mercredi 19 avril, il expliquera qu’«il s’agit d’une décision mûrement réfléchie, arrêtée dès la fin 2021, après discussion avec mes collègues de la commission exécutive ». Par conséquent, «ce n’est ni un coup de tête ni un choix dicté par l’actualité. Je souhaite tout simplement respecter des règles collectives et une forme d’éthique personnelle, liées au fonctionnement démocratique de la CFDT» a-t-il précisé.
Il ajoutera: «J’ai conscience que c’est une période particulière. Mais qui vous dit que ça ne sera pas la même chose en octobre? Ou en juin?». Il a indiqué: «Je ne suis pas indispensable à la CFDT». Lors du compte-rendu du Conseil des ministres, Oliver Véran, le porte-parole du gouvernement, a salué en l’actuel secrétaire général de la CFDT un «partenaire sérieux, exigeant, parfois coriace». On notera que cette annonce intervient quelques semaines seulement après le remplacement de Philippe Martinez à la tête de la CGT par Sophie Binet, élection qui avait créée la surprise générale.
Il avait été un temps pressenti pour aller jusqu’à Matignon
Laurent Berger met un terme ainsi à son engagement en tant que syndicaliste mais il n’a pas précisé ce qui sera la suite pour lui. S’il insiste sur le fait que son départ ne va pas affaiblir le mouvement social en cours contre la réforme des retraites, on peut se demander si ce n’est pas la classe politique actuelle qui l’a indirectement poussé vers la sortie. Dans une crise démocratique exceptionnelle, pour ne pas dire une crise de régime que la France connaît actuellement, quelle est la place réservée aux hommes de dialogue comme Laurent Berger?