En conséquence, il a lancé une action en justice contre l’État. Interrogée par France Info, Alexandra Barcon, coprésidente de la Fédération des conseils de parents d’élèves(FCPE) de Montreuil explique que «c’est de pire en pire».
Des enfants qui ne savent pas lire en fin d’année faute d’enseignant
Régulièrement, des études montrent que les jeunes Français ne maîtrisent pas le français ou les maths. Les comparaisons se font par décennies et montrent effectivement un niveau de plus en plus faible. Pourtant, une des raisons fondamentales de cette baisse de niveau est l’absentéisme des professeurs. Des associations de RPE (représentants de parents d’élèves) donnent des chiffres alarmants. Par exemple, ils comptabilisent 190 heures d’enseignement perdues cumulées pour une classe de 4e, quatre mois d’absence pour l’un des deux professeurs d’une classe de CP ou encore neuf élèves du groupe qui ne savent pas lire au mois de mai.
Il s’agit donc de la seconde action en justice pour ce collectif. De plus, il est à noter que 29 référés ont été déposés devant la justice administrative pour obtenir des remplaçants d’enseignants absents depuis plus de deux semaines. Si ces actions ont donné des résultats, le collectif veut aussi un référent dans chaque académie. L’avocate qui le représente, Me Pitcher, explique que l’«objectif n’est pas financier. C’est de faire réagir l’État, pour qu’il trouve des solutions pérennes à cette difficulté», car «les parents sont complètement désespérés».
Un rapport de la Cour des comptes qui confirme les inquiétudes des parents
Toujours sur France Info, Alexandra Barcon indique que «cette année, je pense qu’on est au summum de ce qu’on a pu vivre depuis que je suis parent. Jamais je n’ai constaté une situation comme ça, avec des absences aussi longues non remplacées». Paradoxe de la situation, si le ministère de l’Éducation ne compte pas avec précision le nombre d’heures de cours perdues à cause de l’absentéisme des professeurs, la Cour des comptes le fait. Sur l’année 2018-2019, beaucoup moins impactée que les suivantes, elle estimait à deux millions d’heures perdues pour les collèges et les lycées. Elle n’avait pas procédé à de calculs pour les maternelles et les primaires.
J’ai trois enfants qui ont tous été dans le privé. L’un d’entre eux a fait deux ans dans le publique. C’est une catastrophe ! Comment font ils dans le privé pour qu’il n’y ai jamais de cours non assurés ? Peut-être sont ils mieux organisé ? Quand j’étais enfant dans les années 80 c’était déjà comme ça.
J’ai trois enfants qui ont tous été dans le privé. L’un d’entre eux a fait deux ans de publique. C’est une catastrophe : comment font ils dans le privé ? Ils n’y a jamais eu de cours non assurés. Déjà quand j’étais enfant dans les années 80 c’était déjà le cas.
Emmanuel, tout à fait d’accord avec vous. J’ai été enseignante dans le privé, justement, à partir fin des années 70, notamment en classe de CP (peut-être une des vôtres??). On estimait qu’à Noël, la moitié de l’année était faite. Les enfants écrivaient, copiaient eux-mêmes les leçons (pas de photocopies), ils devaient ensuite corriger les fautes de copie avant de ramener la leçon à apprendre à la maison), afin de ne pas mémoriser des mots mal orthographiés. Le français était alors partout: en mathématiques, une phrase-solution était obligatoire avec des points enlevés pour les fautes d’orthographe. Comment voulez-vous que ce soit possible aujourd’hui?
J’étais au CP en 1973 dans une école de village. 36 élèves et une seule institutrice en tout et pour tout.
J’ai 56 ans.
J’ai eu 37 élèves en maternelle, dans un espace trop petit. Une collègue, dans une autre école en avait plus de 40. Pas ou très peu d’absentéisme à l’époque et un remplaçant dans la journée ou le lendemain: il y avait une liste d’instituteurs suppléants, il fallait être suppléant 1 an avant de passer le concours d’entrée à l’école de formation. Donc, pas de salaire fixe, mais il fallait savoir ce que l’on voulait!…