Il s’agit ici de ce que représente la mobilisation de la police et de la justice, des effets sur la santé tout au long de la vie ou encore les conduites à risque des victimes. La partie la plus importante de cette somme revient aux conséquences à long terme sur la santé des victimes.
Ce que coûtent les agresseurs à la société et non les victimes
Selon les comptes de la commission, créée en 2021 par le gouvernement dans la foulée du mouvement #MeToo, «9,7 milliards d’euros, c’est ce que les agresseurs nous coûtent chaque année». La Ciivise, qui est déjà une commission indépendante, a fait appel au cabinet Psytel, indépendant lui-aussi. Il est spécialisé dans les études de coûts en santé publique et dans la prévention des violences faites aux mineurs et aux femmes. On remarque ainsi que sur ces 9,7 milliards d’euros, trois milliards sont des dépenses engagées en réponse immédiate et ponctuelle : accompagnement des victimes, services de police, de gendarmerie et de justice, prise en charge médicale immédiate. Mais le gros du coût total de ces violences est lié aux conséquences à long terme sur la santé des victimes.
Psytel estime à 6,7 milliards chaque année le montant des dépenses causées par le psychotraumatisme ainsi que par les richesses non créées. Sont inclus notamment 2,6 milliards d’euros de dommages liés à des conduites à risque, 2 milliards pour les troubles mentaux et 1 milliard pour les consultations médicales. La perte de productivité liée à la sur-représentation des victimes parmi les personnes au chômage ou bénéficiaires des minimas sociaux est, quant à elle, évaluée à 844 millions d’euros.
Investir dans la prévention
Selon le rapport de la Ciivise, afin de diminuer le coût que cela représente pour la société, le gouvernement doit investir dans la prévention des violences sexuelles tel que le repérage rapide ou la mise en sécurité de l’enfant. De plus, l’État devrait prendre en charge les soins spécialisés pour traiter les traumatismes qui empêchent les victimes de vivre normalement. La commission détaille «un parcours de soins spécialisés du psychotraumatisme» pour les enfants et adultes victimes de violences sexuelles dans l’enfance. Elle précise que celui-ci doit s’accompagner de 20 à 33 séances, qui seraient «prises en charge par la solidarité nationale».