Toutefois, devant une nouvelle crise économique et une inflation historique, les bénévoles ont de plus en plus de mal à obtenir des denrées alimentaires. N’ayant pas d’autres choix que d’acheter les produits, sans compter toute la logistique pour les distribuer, les Restos ont désormais une dette de 35 millions d’euros. Au bord de la faillite, malgré l’aide de Bernard Arnaud de 10 millions d’euros, la chute de cette institution risque de coûter cher à l’exécutif en place.
Refuser plus de 150.000 bénéficiaires
Les mots de Patrice Douret sont sans équivoque sur la situation de l’association créée en 1985 par Coluche. Dans une interview donnée au Figaro dimanche 3 septembre, qui a fait réagir la classe politique lundi dernier, le président des Restos du cœur estime qu’il manque 35 millions d’euros pour finir l’année et qu’il devra refuser son aide à plus de 150.000 bénéficiaires. De plus, il n’imagine pas pouvoir tenir encore trois ans au maximum dans ces conditions.
Si les enseignes de la grande distribution comme Carrefour, Leclerc ou Les Mousquetaires ont annoncé qu’elles allaient soutenir l’association, l’annonce a été prise très au sérieux par le gouvernement. Macron et Borne ont conscience qu’il ne faut surtout pas être l’exécutif qui a laissé mourir les Restos du cœur. Ainsi, Aurore Bergé, nouvelle ministre des Solidarités, a promis une aide de 15 millions dès dimanche soir.
Une fausse empathie pour l’opposition
L’activité intense des Restos montrent la situation dans laquelle sont plongés des millions de Français: l’extrême précarité. La faillite de l’association laisseraient les plus démunis sans solution et à la seule charge de l’État. Or, celui-ci, est bien content de ne pas avoir à se soucier de cela. Pour le député RN et vice-président de l’Assemblée nationale, Sébastien Chenu, il ne s’agit que «de larmes de crocodiles» de la part du gouvernement. Lundi 4 septembre, Bruno Le Maire a annoncé qu’il allait regarder en détail les comptes de l’association et relancer la grande distribution.