Les tarifs des médecins spécialistes s’envolent: l’UFC-Que choisir tire la sonnette d’alarme

Dans certains cas, le médecin est hors convention et le patient n’aura aucun remboursement. Néanmoins, cette «explosion des tarifs» vient pénaliser les patients les plus modestes qui n’ont d’autres choix que de se tourner vers l’hôpital public.

Ce phénomène concerne plus de la moitié des spécialistes

Trois spécialités sont particulièrement surreprésentées: les gynécologues, les ophtalmologues et les anesthésistes. En 2021, ils étaient 52% à pratiquer le dépassement d’honoraires contre 45% en 2016. On remarquera que ce sont les gynécologues qui sont loin devant avec 70% de la profession qui dépassent largement les tarifs de la Sécurité sociale. Toutefois, ces chiffres restent à relativiser quand on connaît les montants des consultations de base fixés par l’Assurance maladie. Ainsi, pour consulter un ophtalmologue, le dépassement moyen sera de 13€, 20€ pour les gynécologues et 10€ pour les anesthésistes.

Les prix diffèrent selon le lieu d’exercice

Selon l’association UFC-Que Choisir, la visite chez un spécialiste peut être «jusqu’à 2,5 fois plus onéreuse d’un département à l’autre». Sans surprise, c’est à Paris que les tarifs sont les plus élevés. Elle est suivie par l’Île-de-France puis les Alpes-Maritimes et le Var. En moyenne, une consultation chez un anesthésiste leur coûtera au moins 50€. De plus, l’étude nous apprend que trouver un spécialiste conventionné «secteur 1» est quasi impossible.

L’association de consommateurs propose ainsi au gouvernement d’interdire l’accès aux secteur 2, c’est à dire les honoraires libres, pour les nouveaux médecins. Ils pourraient cependant s’inscrire dans le dispositif Optam qui permet des dépassements d’honoraires mais moins élevés que le «secteur 2». Si cette proposition est acceptée par l’exécutif, il n’est pas sûr que cela ne fasse que désemplir nos universités de médecine. Il ne faut pas oublier qu’il est de plus en plus question de décider où les jeunes médecins vont exercer. Si, en plus, après autant d’années d’études, l’État fixe leurs honoraires, cela risque d’en décourager plus d’un à devenir médecin.