Dans la nuit de lundi à mardi, le Mur des Justes, où sont inscrits les noms de ceux qui ont protégé les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, a été tagué de «mains rouges», symbole utilisé par les activistes pro-palestiniens. Ce mur jouxte le Mémorial de la Shoah à Paris.
Le silence coupable des insoumis
Bien entendu, il ne faut pas parler d’antisémitisme mais d’antisionisme. Peu importe ici que les 3.900 noms soient essentiellement des noms de Résistants qui se sont battus pour sauver des vies mais surtout pour l’honneur de la France. Cet acte sera condamné par la droite et une partie très marginale de la gauche. Il s’agirait presque d’un non-évènement. Pourtant, la date des dégradations n’a certainement pas été choisie au hasard. Il s’agissait de la date anniversaire de la Rafle du billet vert, qui préfigurait la Rafle du Vel d’Hiv.
Ariel Weil, maire de Paris Centre, a annoncé qu’il allait déposer plainte. Il a aussi indiqué que de «bons enregistrements de caméras» de surveillance pourraient être exploités afin d’identifier les auteurs de ces tags.
Des indignations à géométrie variable
Pour le président des Républicains, Éric Ciotti, il s’agit d’une «insupportable dégradation du Mur des Justes du mémorial de la Shoah à Paris. Soutien à nos compatriotes de confession juive, victime d’une inquiétante montée de haine.La lumière doit être faite sur cet acte antisémite». Anne Hidalgo, maire PS de Paris, a «condamné avec la plus grande fermeté» ces actes «inqualifiables». Elle a demandé la réalisation d’un constat de police avant d’ordonner le nettoyage de l’édifice. Celui-ci a été entièrement nettoyé mardi matin. Cependant, il n’y aura pas beaucoup d’autres réactions côté politique. Peu importe si on salit les noms des Résistants tant que les collaborateurs ne font pas trop de bruit.