Le 18 octobre 2020, près de la Tour Eiffel, deux femmes, Moïra C. et Victoria S., ont attaqué violemment Amel B. et Kenza M., des femmes voilées, dans ce qui est considéré comme une agression raciste.
Quels sont les faits ?
Les accusées, âgées de 23 et 22 ans au moment des faits, buvaient de l’alcool dans le Champ de Mars lorsqu’elles ont relâché leurs chiens, effrayant les enfants de la famille des victimes. L’altercation s’est envenimée lorsque des insultes racistes, telles que « sales arabes » et des menaces ont été proférées par les deux femmes.
Victoria S. a sorti un couteau et poignardé Amel B. et Kenza M., tandis que Moïra C. maintenait l’une des victimes. Les deux femmes, fortement alcoolisées, n’ont été arrêtées que grâce à l’intervention de vendeurs à la sauvette. L’agression a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, soulevant une indignation face à ce qui était perçu comme un manque de couverture médiatique sur cet acte islamophobe, survenu deux jours après l’assassinat du professeur Samuel Paty.
« Violences volontaires à caractère raciste » ou « tentative de meurtre à caractère raciste » ?
Les deux agresseuses ont été mises en examen pour violences volontaires à caractère raciste, mais l’avocat des victimes a demandé la requalification en tentative de meurtre à caractère raciste, arguant des propos racistes tenus par les accusées. Les expertises ont révélé un stress post-traumatique sévère chez les victimes, hospitalisées à plusieurs reprises.
Victoria S. conteste les accusations de tentative de meurtre et de racisme, affirmant s’être défendue avec le couteau. Moïra C. a reconnu des insultes, mais nie les intentions racistes. Cependant, la juge d’instruction a rejeté la légitime défense et retenu le caractère raciste des faits, en se basant sur les témoignages des victimes et de témoins. Les accusées encourent la réclusion criminelle à perpétuité.