Alors que Bruno Le Maire avait annoncé un déficit budgétaire à hauteur de 4, 6% du PIB, Michel Barnier a découvert que les caisses de l’État était bien plus vide que cela. Le déficit sera de 5,6% pour 2024 et atteindra les 6,2% en 2025, bien loin des 3% voulu par Bruxelles. Si des documents ont refait surface au moment d’établir le budget pour l’année prochaine, la question s’est posée de savoir si ces derniers avaient été ignorés ou bien cachés par l’exécutif. Pour l’ancien ministre chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave, le président de la République n’est en rien responsable du dérapage budgétaire.
Une commission d’enquête à l’Assemblée nationale
Mardi 22 octobre, sur le plateau de nos confrères de LCI, Thomas Cazenave a été interrogé sur les dérives des Finances publiques. Il admettra que «nous avons eu un trou dans les recettes en fin d’année dernière très important, de plus de 20 milliards d’euros, avec des erreurs de prévision que nous avons reconnues». L’ancien ministre va concéder que «depuis la crise, les modèles à Bercy sont extrêmement perturbés et ils ont beaucoup de mal à évaluer les recettes». Néanmoins, il assurera que «dès que cet écart de 20 milliards a été constaté, nous avons activé des freins d’urgence», sans préciser lesquels.
Trois facteurs responsables de la situation actuelles
L’ex-bras droit de Bruno Le Maire va concéder ses propres responsabilités et nommera trois causes à la dérive du budget: «Des erreurs de prévision, une envolée des dépenses des collectivités territoriales et les élections». Sur ce dernier point, il expliquera que la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron est, en partie, la raison d’un tel déficit. Il expliquera que celle-ci «nous a interrompu dans le plan de redressement des finances publiques». Thomas Cazenave dit qu’il aurait aimé faire passer une loi de finances rectificatives pour revenir sur certains arbitrages réalisés peu avant. Il conclura en indiquant que «nous sommes devenus des ministres démissionnaires après la dissolution, sans capacité à mettre en œuvre des réformes».