Mardi 19 novembre, le député insoumis Ugo Bernalicis a déposé une proposition de loi visant à supprimer purement et simplement le délit d’apologie du terrorisme. En effet, il estime que «les méthodes de l’antiterrorisme» ne font que «réprimer la liberté d’expression». Le texte a surpris même dans les rangs du Nouveau Front populaire où seul le parti socialiste s’est exprimé contre le texte. Pour nombre d’observateurs, cette proposition n’a rien d’un hasard. La quasi totalité des élus actuellement en procédure pour ce délit sont issus de La France insoumise. Nous pouvons citer, par exemple, Mathilde Panot ou encore Rima Hassan.
Une loi du 14 novembre 2014 qui s’inscrit dans la lutte contre le terrorisme
La loi Valls de 2014 sur la lutte contre le terrorisme avait inscrit le délit d’apologie d’un acte de terrorisme. Toutefois, La France insoumise veut supprimer ce dernier. Ugo Bernalicis, expliquera que «les moyens de la lutte antiterroriste en France ont régulièrement été détournés de leur objet par les Gouvernements en place pour réprimer la liberté d’expression». Devant la levée de boucliers de la classe politique, son parti ira plus loin en estimant que «cet outil» n’est qu’une «instrumentalisation de la lutte antiterroriste» et une atteinte à «la liberté d’expression». Une fois encore, dans ce cadre qui lui appartient, LFI sait que le texte ne passera pas mais envoie un signal fort à ses soutiens islamistes avec lesquels le parti de Jean-Luc Mélenchon défile régulièrement.
Pour le ministre de l’ Intérieur, «c’est difficile de faire plus ignoble»
Depuis samedi, la droite, le centre mais aussi le parti socialiste multiplient les réactions face à un tel texte. Alors que la France est un des pays les plus visés au monde par le terrorisme islamiste, et a encore déjoué «trois tentatives d’attentats de grande ampleur» durant les JO de Paris, cette proposition de loi paraît surréaliste. Sauf, quand plusieurs figures du parti sont entendues par la justice sur ce sujet, comme Mathilde Panot, présidente du groupe insoumis à l’Assemblée, ou Rima Hassan, eurodéputée LFI. Mélenchon craint de perdre plusieurs sièges après ceux perdus notamment en Isère où un député a dû démissionner «pour des faits à caractère sexuel graves». Depuis dimanche, c’est Gabriel Attal qui exhorte le parti socialiste à se désolidariser définitivement de cette alliance qui les unit avec les insoumis.