Mardi 10 décembre, sur France Inter, le président de la Cour des comptes s’est montré plus qu’inquiet sur la stratégie du chef de l’État à vouloir trouver rapidement un nouveau Premier ministre. En effet, après le vote de la motion de censure qui a entraîné la chute du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron avait immédiatement dit qu’il nommerait «au plus vite» un nouveau locataire de l’Hôtel de Matignon. Pierre Moscovici est revenu longuement sur cette déclaration et concède que s’il «faut aller relativement vite», le chef de l’État doit aussi «ne pas se presser».
L’inquiétude de Moscovici sur le budget 2025
Paradoxalement, alors qu’il aura fallu presque deux mois pour nommer Michel Barnier chef du gouvernement, le président de la Cour des comptes estime que cette nomination n’était pas la bonne. Il invite donc Emmanuel Macron a ce que la prochaine nomination ne se fasse pas à la va-vite, afin de pouvoir «trouver une situation plus solide» que celle de Michel Barnier. Moscovici estime qu’il ne faut pas non plus «attendre trop longtemps au risque de nourrir des inquiétudes», tout spécialement vis-à-vis des «créanciers». Mais, il reconnaîtra que le gouvernement de Michel Barnier ne disposait pas d’un «socle commun si commun» et était «vulnérable à une censure du RN» sur proposition d’un texte émanant des insoumis.
Une sortie de crise «complexe»
En effet, le premier magistrat de la rue Cambon juge qu’il sera «complexe» de trouver une sortie de crise afin de «former un socle, une base stable pour un gouvernement». Pierre Moscovici indiquera à nos confrères que la solution ne sera pas obligatoirement «un gouvernement de coalition», car cela «ne fait pas partie de nos traditions et les écarts entre les partis sont très importants». Néanmoins, il juge important d’avoir au «minimum un accord de non-censure» pour que le «prochain gouvernement puisse agir et présenter un projet de loi de finances». Et ceci dans le but de pouvoir travailler sans avoir peur de «la censure à n’importe quel moment».