
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus ©Capture d'écran France 24
Après plus de trois années de négociations, les 194 États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont conclu, le 16 avril 2025, un accord international visant à améliorer la préparation et la réponse aux futures pandémies. Cet accord, qui doit être ratifié lors de l’Assemblée mondiale de la santé en mai à Genève, marque une étape significative dans la coordination mondiale de la santé publique. Notamment, les États-Unis et le Costa Rica se sont abstenus de signer le texte à ce stade.
Nos confrères de France Info rapporte que le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué cet accord comme une démonstration que «le multilatéralisme est bien vivant» et que les nations peuvent collaborer malgré les divisions mondiales. Il a également précisé que l’accord n’empiète pas sur la souveraineté des États signataires, l’OMS n’ayant pas le pouvoir d’imposer des lois ou des politiques nationales, ni d’obliger à des mesures telles que des restrictions de voyage ou des vaccinations obligatoires.
Renforcement de la prévention, de la surveillance et de la réponse aux pandémies
L’accord appelle les pays à renforcer leurs capacités de prévention et de surveillance des pandémies, en tenant compte de leurs contextes nationaux et régionaux. Il préconise la mise en place de programmes englobant la prévention de l’émergence de maladies infectieuses, la détection et la maîtrise précoces, la gestion des risques biologiques en laboratoire, et le renforcement de la vaccination systématique.
Comme le rappelle Le Figaro, la prévention de la transmission de maladies entre animaux et humains, comme la grippe aviaire, est également abordée. Une attention particulière est portée à l’équité dans l’accès aux produits de santé. L’accord encourage une répartition géographique plus équitable et une augmentation rapide de la production mondiale de produits liés aux pandémies.
Transfert de technologies et création d’un système d’accès aux pathogènes
Un point central de l’accord concerne le transfert de technologies pour la production de produits de santé liés aux pandémies, tels que les tests, vaccins et traitements. Les négociations ont abouti à un consensus sur un transfert de technologies «convenu d’un commun accord», permettant aux pays en développement de bénéficier de mesures telles que des accords de licence, le renforcement des capacités, et des incitations liées à la recherche et au financement.
Par ailleurs, l’accord prévoit la création d’un «système d’accès aux agents pathogènes et de partage des avantages». Ce mécanisme stipule que chaque fabricant participant devra fournir rapidement à l’OMS une partie de sa production de vaccins, traitements ou tests en cas de pandémie, avec un objectif de 20 %, dont au moins 10 % sous forme de dons et le reste à des prix abordables. La participation des entreprises à ce système est volontaire, indépendamment de leur pays d’origine. Enfin, l’accord envisage l’établissement d’un réseau mondial de chaîne d’approvisionnement et de logistique (GSCL), coordonné par l’OMS, pour élargir l’accès aux vaccins, médicaments et autres produits de santé en situation de pandémie.