
François Bayrou ©Capture d'écran France 24
L’affaire Bétharram connaît un nouveau tournant. Mardi dernier, Hélène Perlant, fille aînée de François Bayrou, a révélé publiquement avoir été victime de violences physiques à l’âge de 14 ans, lors d’un camp d’été organisé par la congrégation catholique de l’établissement Notre-Dame de Bétharram. Celle-ci est au cœur d’un scandale national. Une déclaration qui intervient alors que la justice poursuit ses investigations sur les agissements de plusieurs religieux accusés par plus de 200 anciens élèves.
François Bayrou découvre le témoignage de sa fille dans Paris Match
Dans une interview à Paris Match, la fille du Premier ministre affirme n’avoir jamais parlé de ces faits à son père. Elle évoque une volonté de protection familiale, soulignant le poids du silence dans ce type d’affaires. Ces confidences s’inscrivent dans un contexte où les témoignages d’anciennes victimes se multiplient. Son récit figure également dans l’ouvrage d’Alain Esquerre, porte-parole des victimes, à paraître ce jeudi, qui dénonce un «déni collectif» au sein de l’Église et des institutions locales. Selon Le Figaro, ce témoignage, bien que poignant, a été perçu par certaines victimes comme une prise de parole tardive et, pour certains, comme une manière d’éclipser d’autres voix.
Interrogé mercredi lors d’un déplacement à Saint-Quentin-Fallavier, François Bayrou a réagi avec émotion. «En tant que père, ça me poignarde le cœur (…) c’est presque insupportable», dira-t-il. Il a insisté sur le fait que sa fille ne lui avait «jamais parlé» de ces violences, tout en rappelant que ce n’était «pas une affaire personnelle» mais une affaire de victimes à soutenir. Il a également évoqué les nombreuses auditions de jeunes hommes ayant été abusés, témoignant de leur isolement et de leur silence.
Une audition attendue devant les parlementaires
Le Premier ministre, dans ses déclarations relayées par Le Monde, a souligné les mécanismes d’autocensure propres aux victimes: la peur, la honte et le souci de préserver leurs proches. Bayrou doit être auditionné le 14 mai par la commission d’enquête parlementaire mise en place à la suite des révélations autour de l’établissement de Bétharram.
Plusieurs anciens responsables de l’enquête ont suggéré une possible intervention du locataire de Matignon dans la gestion passée du dossier, des accusations qu’il dément catégoriquement. Il a affirmé n’avoir jamais eu connaissance des agressions dénoncées avant que l’affaire ne soit révélée dans la presse.