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Le procès d’un homme de 47 ans, accusé d’avoir tué sa fille de 18 ans en la précipitant du pont de Saint-Nazaire, s’est ouvert mardi 13 mai devant la cour d’assises de Loire-Atlantique. Les faits remontent au 28 juin 2022. En effet, en milieu d’après-midi, la jeune fille est décédée après une chute de plus de 60 mètres depuis l’ouvrage qui enjambe l’estuaire de la Loire. Le père avait été interpellé sur place. Nos confrères du Figaro rappelle qu’il avait affirmé aux gendarmes qu’il avait tenté de retenir sa fille, alors qu’elle menaçait de sauter.
Des témoins formels sur les faits
Plusieurs témoins interrogés dans l’enquête affirment avoir vu l’homme saisir la victime «par le bas du corps ou la jambe» avant de la projeter par-dessus le garde-corps. Quelques minutes avant le drame, la jeune femme avait envoyé un message à sa mère. Écrit en lettres capitales, le SMS disait: «Papa va me tuer». Ces éléments ont orienté les enquêteurs vers la piste d’un homicide. Pourtant, les déclarations du père sont claires: il nie toute intention criminelle.
Lors de l’audience d’ouverture, l’accusé a redit qu’il était innocent. «Je n’ai pas tué ma fille», a-t-il répété, la voix tremblante. Né en Turquie, vêtu d’un blouson beige, il a déclaré à la cour que sa fille était « son cœur » et qu’il avait tenté de la rattraper. Selon Ouest-France, l’homme s’était rendu en voiture chez le petit ami de sa fille pour la récupérer peu avant le drame. La relation de la jeune femme avec ce dernier était jugée «toxique» par ses parents, qui avaient dénoncé les violences subies.
La jeune fille était toxicomane
L’enquête a mis en évidence des troubles de comportement chez la victime. De plus, la jeune fille consommait des drogues, souffrait de troubles psychologiques et avait déjà évoqué des idées suicidaires. Malgré cela, les semaines précédant sa mort semblaient marquées par une certaine amélioration. Le parquet avait initialement retenu l’assassinat, mais la préméditation a été écartée à l’issue de l’instruction. Le père comparaît désormais pour meurtre.
L’audience se poursuit jusqu’au 19 mai. Le banc des parties civiles est resté vide à l’ouverture du procès. La mère de la victime, qui a choisi de ne pas être présente, témoignera dans les prochains jours. Elle «sait que son mari n’a pas tué sa fille», selon l’avocat de la défense, Me Franck Boezec.