Législatives : A Hénin-Beaumont, Le Pen revient pour assommer Mélenchon

Législatives : A Hénin-Beaumont, Le Pen revient pour assommer Mélenchon. Après deux semaines de silence, l’ancienne candidate à la présidentielle l’a signée pour retourner dans son fief, Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), pour lancer une campagne RN aux législatives. Ses cibles sont des chefs voyous.

Marine Le Pen sort de son silence. Marine Le Pen a choisi de regagner son fief Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) dimanche 8 mai. Elle a disparu de l’écran radar depuis le soir du second tour, où elle a été battue le 24 avril avec 41,45 % des voix. Même le 1er mai, jour traditionnel d’hommage à Jeanne d’Arc, elle est restée prudente, heureuse de la vidéo diffusée sur le réseau social.

Depuis deux semaines, Jean-Luc Mélenchon, qui a milité pour Matignon, a fait sensation en voulant s’inscrire comme l’adversaire numéro un d’Emmanuel Macron et rassembler le flanc gauche derrière lui. Marine Le Pen n’a donc pas perdu une minute pour tirer une balle rouge sur le leader des Insoumis.

Avant même de commencer sa balade et le selfie en chaîne du RN dans la ville, elle a découvert : « La parabole de Jean-Luc Mélenchon contre Emmanuel Macron, on peut arrêter ça maintenant. Ça a duré 15 jours et fait rire tout le monde. » Elle accuse le député des Bouches-du-Rhône de faire « le clown » et « d’avoir élu Emmanuel Macron » en appelant ses électeurs à ne pas voter pour elle. « Ça le discrédite absolument pour pouvoir se mettre dans la posture de l’opposant à Emmanuel Macon. » Pas question, donc, pour elle de céder sa place.

« Il y avait l’Orchestre de Mélenchon. Même si on faisait je ne sais quoi, les projecteurs étaient sur Mélenchon tuant le PS. Maintenant, on peut commencer », a expliqué le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, qui ne s’inquiétait pas d’être là. Laissons le champ libre à Insoumis et la gauche pendant un certain temps. « On a fait les mêmes critiques à Éric Zemmour et on a vu les résultats », a-t-il tonifié.

Une tournée à travers le pays

Après que les partis de gauche Nouvelle Union écologique et sociale (Nupes), LR et le parti d’Éric Zemmour Reconquête ont lancé chacun leur propre campagne samedi 7 mai, les rassemblements nationaux ont ainsi tourné aux élections législatives. « La bataille n’est pas finie. La politique qu’Emmanuel Macron entend mettre en œuvre est aussi néfaste aujourd’hui qu’elle l’était il y a 15 jours. Il faut absolument veiller à ce qu’elle soit empêchée de nuire » affirme le député qui tentera la réélection dans la 11e circonscription de Calais.

Selon un de ses proches, elle a enfilé la casquette de « chef de bataille » après la casquette de candidate. Elle lui a assuré qu’elle « travaillait toujours sur la nomination » pendant ses jours de congé. Par visioconférence à distance ou au siège, elle a assisté à plusieurs réunions d’agence de campagne.

Lundi, un dernier comité de nomination se tiendra pour finaliser la liste des candidats au scrutin de juin. Puis, comme annoncé vendredi par le président par intérim Jordan Bardella du Rassemblement national, Marine Le Pen entamera une « grande tournée à travers la France » pour les soutenir. Bref, « la machine tourne », a assuré le porte-parole du parti, Jean-Lin Lacapelle.

« Entrez dans une Assemblée nationale efficace« 

Employer une stratégie similaire à une élection présidentielle, en se concentrant sur le pouvoir d’achat. « Nous avons la même lignée pour ces élections« , a-t-il soutenu. « Notre job c’est de faire comme au premier tour, de parler du quotidien des Français, d’être sur le terrain. Pas de s’enfermer dans des alliances de partis, des magouilles politiciennes « , a déclaré un autre cadre du parti lors du scrutin du 12 au 19 juin. La main pour l’alliance aux scrutins avec le parti de Zemmour a été rejetée, assure le RN.

Objectif affiché dimanche de l’ancienne candidate : ​​« prendre place à l’Assemblée nationale » pour contrer « les politiques sociales qu’Emmanuel Macron veut mettre en œuvre », avec la réforme des retraites imminente. Mais il n’y a pas de chiffres exacts, et le RN, qui ne compte que six représentants, n’a pour l’instant pas de groupe au parlement.

Contrairement à Jean-Luc Mélenchon, tout le monde doute que le RN puisse remporter ces élections législatives – Jordan Bardella a assuré qu’Emmanuel Macron « obtiendra la majorité ». « Pour pouvoir gagner les législatives, il faudrait qu’il accepte de se présenter », s’en prend encore Marine Le Pen en direction de l’Insoumis. La guerre a commencé.