Noël Le Graët, patron du foot français, accusé de harcèlement sexuel

Ni la ministre ni la fédération ne répondent sur le sujet du harcèlement sexuel

Deux jours après la sortie de l’enquête, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra avait préféré botter en touche sur ce sujet. «Pas de commentaire là-dessus, ce n’est pas l’objet», avait-elle lancé en marge d’un événement d’athlétisme organisé à Paris. Du côté de la Fédération, ou du président Le Graët, qui selon des sources anonymes citées par So Foot aurait envoyé des sms à caractère sexuel à certaines salariées, on se refuse pour l’instant à tout commentaire officiel sur cette affaire. Les messages sont pourtant explicites.

Dans une longue enquête intitulée «Ma Fédé va craquer» et publiée le 9 septembre, le mensuel So Foot fait état de trois extraits de SMS non datés dont auraient été destinataires des collaboratrices actuelles ou passées de la FFF et envoyés par le dirigeant breton, âgé de 80 ans: «Venez chez moi pour dîner ce soir», «je préfère les blondes, donc si ça vous dit», «vous êtes drôlement bien roulée, je vous mettrais bien dans mon lit».

Des démissions en cascade

So Foot a eu l’occasion d’interroger différentes source qui ont connaissance du dossier. Il en ressort que plusieurs femmes ont ainsi démissionné ces dernières années de l’instance car elles se sentaient «harcelées sexuellement, mais aussi moralement» au sein de la FFF. Interrogée sur le sujet samedi par RMC Sport, en marge d’un événement d’athlétisme place de la Bastille à Paris, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra n’avait pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Depuis la parution de cette enquête, la FFF, interrogée par l’AFP, est restée totalement silencieuse.

Toutefois, dans les couloirs de la FFF, certaines sources pointent un «règlement de comptes» et une «opération calomnieuse» orchestrés par certaines victimes du PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi), qui avait été mené par Florence Hardouin et avait validé le départ forcé d’une vingtaine de salariés il y a quelques mois. Ce PSE avait fait l’objet d’un recours devant le Tribunal administratif de Paris, qui l’avait annulé en décembre 2021, à la demande d’une dizaine de plaignants. Cependant, la cour administrative d’appel a donné finalement raison à l’instance fédérale, et a validé ce PSE. À la FFF, on souligne aussi qu’une seule plainte a été déposée au Parquet de Paris par une ancienne salariée en CDD, datant de 2018, pour «harcèlement et tentative d’agression sexuelle» contre le directeur financier de la Fédération Marc Varin.