Selon le Parquet national financier (PNF), Laporte aurait rendu une série d’arbitrages favorables au groupe Altrad en contrepartie du versement de 180 000 euros en mars 2017. L’accusation a également appelé le tribunal correctionnel à interdire, pendant deux ans, au président de la FFR, d’exercer toute fonction dans le rugby et à Mohed Altrad de gérer une société commerciale. Des amendes, respectivement de 50 000 et 200 000 euros, ont été réclamées à leur encontre.
Des faits qui sont contestés
Le procureur financier François-Xavier Dulin n’hésite pas à dire que «les prévenus ont abîmé la probité entourant le rugby français». Selon l’accusation, l’ex-sélectionneur des Bleus aurait rendu une série d’arbitrages favorables au groupe Altrad, dont l’octroi du sponsoring maillot du XV de France, avec qui il avait noué un contrat d’image «secret» qui s’est traduit par le versement sans contrepartie de 180 000 euros début 2017.
C’est bien ce contrat qui est à l’origine de la saisine du PNF. Céline Guillet, procureure financière, parle des «conditions de négociation obscures», d’un «montant inhabituel» de rémunération et rappelant que Bernard Laporte n’aura exécuté aucune des prestations listées dans cette convention. Selon elle, le patron du rugby français aura en revanche effectué des «interventions atypiques» et «problématiques» au profit des intérêts de Mohed Altrad, de son groupe et de son club de rugby de Montpellier dont il est le président.
Des liens financiers clairs entre Laporte et Altrad
François-Xavier Dulin insistera sur le fait que «Bernard Laporte ait été aveuglé par ses intérêts privés au sein du groupe Altrad». L’accusation a notamment retenu l’intervention, fin juin 2017, de Bernard Laporte auprès de la commission d’appel de la FFR, statutairement indépendante, qui aurait eu pour effet d’alléger des sanctions disciplinaires infligées au MHR, le club de Montpellier. Les «principes cardinaux du sport ont alors été bafoués», dira le procureur Dulin.
Les deux magistrats ont aussi dénoncé les conditions d’octroi du sponsoring maillot du XV de France au groupe Altrad, pour 6,8 millions d’euros par an, qui n’aurait pas donné lieu à «une procédure impartiale». « On a compris que la charte de déontologie (de la FFR) n’était pas le livre de chevet de M. Laporte », a souligné Céline Guillet. De plus, deux ans de prison, dont un avec sursis, ont par ailleurs été requis contre Claude Atcher, récemment démis de ses fonctions de directeur de l’organisation du Mondial 2023, qui est soupçonné d’avoir perçu des sommes injustifiées de la part de la FFR en marge de l’attribution de cette compétition à la France.
Drôle de justice ;qui trop souvent se déconsidère un peu plus
Pour une fois que les tricheurs sont pris la main dans le sac c’est plutôt une bonne justice pour moi