Une autre mauvaise nouvelle pour les consommateurs? Rien n’est moins sûr! Mardi 19 novembre, l’Autorité de la concurrence demande purement et simplement la fin des tarifs réglementés. Pour justifier cette requête, elle estime qu’il y a un véritable «manque de lisibilité» et qu’ils sont un «obstacle au libre jeu de la concurrence». Elle demande ainsi que ces tarifs, qui profitent à 59% des foyers français, soient remplacés par d’autres dispositifs.
Deux organismes qui s’opposent radicalement sur le même sujet
En effet, l’Autorité de la concurrence a réclamé à l’exécutif de «préparer la suppression des tarifs réglementés de vente de l’électricité» (TRV). La Commission de régulation de l’énergie (CRE) demande, quant à elle, leur maintien pour les cinq prochaines années. Elle met en avant que 59% des foyers et 35% des entreprises y sont abonnés. La CRE met en avant aussi une méthode de calcul simple et «réplicables par les fournisseurs alternatifs». Mais, les rapports des deux institutions sont totalement à l’opposé l’un de l’autre. Ainsi, l’Autorité de la concurrence rappelle que les tarifs réglementés ont déjà été supprimés dans le gaz et que, dans le domaine de l’électricité, ils sont «un obstacle au libre jeu de la concurrence et aux bénéfices potentiels de cette dernière – en termes de prix, d’innovation ou encore d’investissement».
Ce sera au gouvernement de trancher
Le TRV a permis à près de deux tiers des ménages français et plus d’un tiers des entreprises d’être protégés quand la guerre en Ukraine a entraîné une explosion des tarifs de l’électricité. Le gouvernement sait donc que les consommateurs y sont très attachés. Olga Givernet, ministre de l’Énergie, expliquera que le gouvernement va rédiger «son propre rapport, comme l’exige la réglementation européenne, et ce, sur la base des rapports qui viennent juste d’être remis». En 2022, avec la crise énergétique, ce sont plus d’un million d’abonnés qui ont quitté leur fournisseur concurrent d’EDF pour retourner chez le fournisseur aux tarifs réglementés. Néanmoins, depuis que les prix de gros ont baissé, près de 170.000 clients ont souscrit des abonnements à une offre de marché. Ce qui vient en contradiction avec les éléments mis en avant par l’Autorité de la concurrence.