Des rendez-vous cruciaux pris des années à l’avance
Il est toujours très curieux de voir que certains politiques s’émeuvent de situations, ici de grands évènements, au moment où ils débutent alors que la chose est connue depuis parfois près d’une décennie. Dans le cas présents, ce sont surtout les mouvements écologistes qui protestent contre la nomination du Sultan al-Jaber mettant en doute sa neutralité dans les débats. Pour eux, être un géant de l’industrie pétrolière et inquiet sur le climat est antinomique.
Selon un communiqué publié par l’agence de presse officielle WAM, le patron du géant pétrolier ADNOC et ministre émirati de l’Industrie a bien été nommé envoyé spécial pour le changement climatique. Il sera ainsi le premier président d’un groupe pétrolier à diriger une COP. Dans le document, le Sultan Ahmed al-Jaber a promis que «nous apporterons une approche pragmatique, réaliste et axée sur les solutions». Toutefois, les militants écologistes oublient un peu vite qu’il dirige, depuis 2016, la compagnie Masdar, l’entreprise émiratie d’énergies renouvelables.
Des questions sont soulevées sur son impartialité
Harjeet Singh, de l’organisation Climate Action Network International, a dénoncé l’influence des lobbyistes des énergies fossiles. Pour l’expert sur les changements climatiques, «la nomination de Sultan Ahmed al-Jaber à la présidence de la COP28, alors qu’il occupe le poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale d’Abu Dhabi constitue un conflit d’intérêts scandaleux». Toutefois, si lors de la COP27, les Émirats avaient envoyé le plus grand contingent de lobbyistes de l’industrie pétrolière organisée du 6 au 18 novembre 2022 en Egypte, cela avait permis l’adoption d’une résolution sur l’indemnisation des pays les plus pauvres pour les dégâts causés par le changement climatique.
Mais, il est vrai que la question d’une moindre utilisation des énergies fossiles n’a été que très peu mentionnée dans les textes. Ainsi, le réunion sur le climat n’avait pas réussi à faire progresser la réduction des émissions de gaz à effet de serre afin de maintenir l’objectif de limiter le réchauffement de la planète.