C’est l’une des affaires criminelles les plus célèbres de France. Jeudi 15 septembre, Me Noachovitch, son avocate, plaidera pour une révision du procès, ainsi que pour la comparaison des quatre empreintes génétiques découvertes sur la scène de crime, à celles de nouveaux suspects.
« Omar m’a tuer » : vous avez forcément déjà lu cette phrase. En 1991, la veuve d’un industriel en équipements pour l’automobile, Ghislaine Marchal, 65 ans, est tuée à coups de chevron de bois et de couteau. On découvre son corps le lendemain du meurtre, dans le sous-sol, dont la porte a été barricadée. On trouve sur cette dernière deux inscriptions : « Omar m’a tuer » et « Omar m’a T ». Il n’y a pas eu de cambriolage, mais de l’argent a été pris dans son sac. C’est Omar Raddad, jeune jardinier marocain, employé depuis 1987 par Ghislaine Marchal, qui est inculpé d’homicide volontaire le 27 juin et écroué à Grasse. Il nie les faits depuis.
35 traces d’un ADN masculin inconnu
Mais de nombreux éléments sont étranges dans cette enquête. Parmi lesquels : le fait que cette femme lettrée ait fait une faute d’orthographe, mais aussi le fait que le corps de la victime est ainsi rapidement incinéré. « C’est vraiment la dernière chance pour Omar Raddad », déclare son avocate, à l’AFP. En 2002, une première demande de révision, déposée par la défense, avait été rejetée. Le 16 décembre, la Cour avait requis un complément d’information. À l’origine de cette dernière, la comparaison des quatre empreintes génétiques trouvées sur la scène de crime à celles de suspects azuréens récemment identifiés, sur deux portes et un chevron. Elles ne correspondent pas à celles d’Omar Raddad. Selon un expert en génétique, il y aurait 35 traces d’un ADN masculin inconnu sur le graffiti « Omar m’a t », sont présents sur la porte qui présente l’inscription.
Un crime crapuleux
Il a par ailleurs confirmé que ces traces ont été déposées au moment des faits et non pas ultérieurement, par les enquêteurs, par exemple. Pour l’avocate, cette trace pourrait donc appartenir à l’un des meurtriers. Lequel aurait tracé lui-même les inscriptions avec le sang de la victime, pour accuser le jardinier.
Selon un livre écrit par l’avocate, preuve à l’appui, elle affirme que la gendarmerie a mené une enquête parallèle sur Omar Raddad, même si personne n’est au courant. Les procès-verbaux évoquent la présence « régulière » de Ghislaine Marchal dans un restaurant et une boîte de nuit, appartenant à « un homme très peu fréquentable qui organisait et commanditait des cambriolages et dangereux ». Cet homme aurait joué un rôle « important » dans cette affaire. « Ce serait un crime crapuleux et je le clame depuis 2008. J’ai toujours pensé qu’on a essayé de cambrioler madame Marchal et que le cambriolage aurait mal tourné« , confie l’avocate dans son livre.
C était facile de mettre en prison un jardinier parce qu il y avait un écrit avec faute d orthographe
Enquête bâclée et vie gâchée
Justice nulle çà fait peur
J’ai toujours trouvé étrange qu’une personne sur le point de mourir puisse consacrer ses derniers instants de conscience à désigner son meurtrier. Je pense plutôt que l’on doit chercher à demander du secours, tant il semble évidant qu’un vivant ne se sent pas mort. Hormis la faute d’orthographe, il y a beaucoup de points troubles dans cette affaire. L’enquête et le procès ont été bâclés et cet homme aurait du bénéficier d’un non-lieu.
Pourquoi emprisonner le jardinier sans preuves – et à présent des preuves du contraire- alors qu’il nie?
Combien d’années perdues de sa vie en prison ? Quelle injustice. Réparation !
Ça rappelle une blague:
– Allo commissaire, pour mes bijoux volés, je voudrais retirer ma plainte, je viens de les retrouver sous une pile de linge où je les avais cachés.
– Trop tard madame, votre jardinier arabe a avoué…