Une avocate de 34 ans, disparue depuis plus d’une semaine, près d’une école de police en Équateur, a été retrouvée morte, non loin des lieux, mercredi 21 septembre. Son mari, le principal suspect, est en fuite. Dans le pays, la colère gronde.
« Son féminicide ne restera pas impuni »
Elle était portée disparue depuis plus d’une semaine, dans une école de police de la capitale équatorienne, Quito. L’avocate, âgée de 34 ans a été retrouvé morte mercredi 21 septembre, selon le ministre de l’Intérieur, Patricio Carrillo. Son corps était sur la colline de Casitagua, à environ 5 km de l’école de police, en banlieue de Quito, où elle était venue retrouver son mari. Maria Belen Bernal entre dans l’école aux premières heures, dimanche 11 septembre. « Un horaire inhabituel pour les visiteurs, pour apporter de la nourriture (…) c’est pourquoi l’agent l’a autorisée à entrer », selon le commandant de la police, le général Fausto Salinas.
Pour le ministre, « la police a fait son travail et a trouvé Maria Belen Bernal. Je regrette profondément sa mort, un féminicide qui ne restera pas impuni ». Le principal suspect dans cette affaire demeure son mari. D’ailleurs, ce dernier est d’ailleurs en fuite. Le président du pays, le président Guillermo Lasso, actuellement aux États-Unis, témoigne de sa « profonde douleur et indignation. Son féminicide ne restera pas impuni et tous les responsables seront traduits en justice », fait-il savoir.
« Inacceptable qu’un policier ait privé la vie d’une autre personne »
Le mari est un lieutenant instructeur au sein de l’École supérieure de police (ESP). Il a été contacté pour témoigner, deux jours après la disparition, mais il reste introuvable. « C’est un crime odieux qui nous blesse et nous fait honte à tous. Il est inacceptable qu’un policier ait privé la vie d’une autre personne, alors que le devoir de tout policier est de servir et de protéger les citoyens », s’impatiente de son côté l’institution policière. Cette dernière a d’ailleurs cessé toutes ses activités et son directeur a été démis de ses fonctions.
Un millier de personnes, des femmes en majorité, ont défilé dans la capitale équatorienne jusqu’au siège de la police. Elles réclament justice. « Nous en avons assez de nous sentir menacées partout où nous allons. Les femmes ne sont pas seulement tuées dans la rue, nous sommes tuées par la police elle-même, la police qui est censée assurer la sécurité », s’indigne Paola Pazmiño, une étudiante en droit de 18 ans, auprès de l’AFP. L’Équateur connaît hélas de nombreuses affaires similaires et les violences sexistes sont monnaies courantes. Au moins 573 femmes ont été assassinées depuis 2014, d’après le bureau du procureur général. 206 féminicides y ont été enregistrés depuis le début de l’année, selon la Fondation Aldea.
Dans le pays, le féminicide est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 26 ans de prison. Le gouvernement offre une récompense de 20.000 dollars pour retrouver le suspect.