Deux frères sont soupçonnés d’avoir monté une centrale d’appel téléphonique, où les consommateurs commandaient des produits stupéfiants, livrés à domicile dans toute l’Île-de-France, dans le quartier des Amandiers, dans le XX. Ils ont été écroués. Leur petit commerce leur aurait rapporté 47 000 euros par semaine. Trois autres complices présumés ont, eux aussi, été interpellés.
Une organisation bien ficelée
Cinq hommes, âgés de 20 à 30 ans ont été mis en examen, car ils sont soupçonnés d’avoir mis en œuvre un vaste réseau d’importation de cannabis et de drogue de synthèse entre Paris, l’Espagne, les Pays-Bas et la Belgique. Leur « call center » se trouvait dans la cité de la Banane à Paris, dans le XXᵉ arrondissement.
Les enquêteurs du deuxième district de police judiciaire ont reçu un renseignement anonyme, en janvier 2022. On leur signale qu’une équipe dirigée par une fratrie du quartier des Amandiers, dit « cité de la Banane », à cause d’un bâtiment incurvée, organisent des convois qui remontent depuis l’Espagne. Ils se fournissaient aussi, aux Pays-Bas et en Belgique, en MDMA et en 3MMC, drogues de synthèse. « Les écoutes ne donnent rien car finalement, ils échangent très peu par téléphone, préférant les messageries cryptées. Mais leurs voitures sont sonorisées et balisées », raconte une source proche, au Parisien.
47 000 euros par semaine
Dix-sept voyages ont été entrepris pour s’approvisionner à l’étranger, d’après les policiers. « En cette fin du mois d’octobre, les boss veulent développer leurs affaires en réorganisant le circuit d’approvisionnement au Maroc », raconte une source proche. Concernant Paris et la banlieue, les consommateurs commandent de la drogue, via une centrale d’appel qui envoie des livreurs dans toute l’Île-de-France, pour apporter les produits stupéfiants à domicile. Des convoyeurs, des dispatcheurs et des livreurs ont été recrutés par les deux frères. Quant aux produits, ils étaient stockés dans des voitures garées sur des parkings. Là, les vendeurs viennent s’approvisionner auprès d’un dispatcheur, avant la livraison.
L’argent collecté était caché chez une nourrice, la tante des deux chefs. Elle a été relâchée. La police estime que leur business leur a rapporté 47 000 euros par semaine. « De toute façon, on a reconnu les faits tout de suite. Toutes les preuves sont contre nous, assure-t-il. Et je regrette de faire encore subir cette nouvelle épreuve à mes parents », dit l’ainé des frères.