Fresnes : deux des participants de « KohLantess » condamnés pour crime

L’évènement « Kohlantess » ne devait initialement comprendre que des participants sans lourdes condamnations ou inscription au casier judiciaire. Pourtant, deux des participants ont été condamnés pour des faits très graves : l’un pour viol, l’autre pour meurtre. 

La production ne le savait pas

Deux des participants à l’événement « KohLantess« , jeu inspiré de l’émission Koh-Lanta, tourné fin juillet dans la cour de la prison de Fresnes. Dans cette émission, les habitants de Fresnes, des détenus et des surveillants, s’affrontent dans des épreuves filmées. L’une d’elle est une épreuve de karting. « La confiance que nous avons accordée au centre pénitentiaire de Fresnes ainsi qu’au ministère de la Justice a été rompue », déclare un communiqué sur Twitter, la production. Cette dernière a en effet, appris qu’un des détenus participant à une épreuve possédait « un casier judiciaire lourd ».

« Nous avons pourtant stipulé à plusieurs reprises nos conditions, à savoir : aucune peine résultant d’une atteinte à l’intégrité physique et/ou morale d’une personne », écrit encore la production. Le détenu a participé à l’épreuve de tir à la corde, selon l’Opinion. « Si à un seul moment nous avions eu connaissance du profil du détenu sélectionné par l’administration pénitentiaire la vidéo n’aurait jamais été tournée et encore moins diffusée. (…) Ce type de profil va bien entendu à l’encontre des valeurs que nous prônons », se justifie la production. Elle souhaite « que la promesse de don faite par le centre pénitentiaire de Fresnes soit intégralement reversée à une association d’aide aux victimes ».

La puissance de l’image

Selon France Info, le détenu en question est âgé de 31 ans et a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle, pour viol, par la cour d’assises du Val-de-Marne, en février 2021. L’homme a également été condamné en 2018 pour violence avec usage ou menace d’une arme et, en 2013, à 4 ans de prison pour vol aggravé en récidive. D’autres condamnations pour différents délits en lien avec du trafic de stupéfiants figurent également sur sa fiche pénale. Il doit être libéré en 2031. 

De son côté, le ministère de la Justice affirme qu’il n’a jamais été au courant de l’organisation de cet évènement, ni des activités. Il confirme aussi avoir bien donné son accord pour la médiatisation de l’événement, « sans avoir connaissance du programme en détail », notamment concernant l’activité karting, qui fait polémique depuis la diffusion des images le 19 août. 

« C’est la puissance de l’image qui a emballé la situation. On ne peut pas accuser le ministre d’être contre la réinsertion, il est à fond là-dessus. C’est le côté karting qui choque. S’ils avaient fait un concours de chant, cela n’aurait pas posé de problème », conclut la Chancellerie.