Les cas de maltraitance et des négligences envers les enfants se sont multipliées après la pandémie de Covid-19 et aux mesures de confinement, selon une étude de l’hôpital Necker-Enfants malades de l’AP-HP et de l’université Paris Cité, associées à une équipe de l’Inserm, publiée mardi 30 août.
Morbidité sévère à long terme
D’après cette étude, le nombre de cas de bébés secoués a explosé en région parisienne. C’est l’évolution de l’incidence et de la gravité du syndrome du bébé secoué (SBS) chez les nourrissons de la région Ile-de-France, au cours des deux premières années de la pandémie de Covid-19 (la période 2020-2021) par rapport à la période prépandémique (la période 2017-2019) qui a été étudiée.
Le SBS est la cause la plus fréquente de décès traumatique chez les nourrissons dans les pays à hauts revenus. C’est aussi la forme la plus grave de maltraitance et de négligence envers les enfants. 99 nourrissons atteints de SBS ont été inclus dans l’étude. Il semblerait que quand l’enfant ne décède pas, il soit atteint de morbidité sévère à long terme : troubles neurodéveloppementaux, épilepsie, déficiences motrices et visuelles, troubles du langage, déficience intellectuelle et anomalies du comportement, entraînant un handicap à vie.
Accumulation de la détresse psychosociale
Les violences infligées à ces bébés montrent, dans la majorité des cas, des signes de gravité des violences : 87 % avaient une rupture des veines ponts, celles qui relient le cerveau à la paroi interne du crâne, 75 % des hémorragies rétiniennes, 32 % des fractures, 26 % un état de mal épileptique, et 13 % sont morts. En 2020, l’incidence de SBS est restée stable par rapport à la période allant de 2017 à 2019, avant de doubler en 2021, selon l’étude.
Pourtant, la communauté scientifique, médicale et sociale, avait prévenu très tôt, durant la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement, qu’il y avait un énorme risque d’”explosion” de l’incidence de la maltraitance et des négligences envers les enfants. Selon eux, si cette augmentation n’a pas eu lieu durant la première année de la pandémie, où les mesures de confinement et d’atténuation étaient maximales, s’expliquerait par une accumulation de la détresse psychosociale.