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Dans la nuit du 5 au 6 mai, la façade d’une maison occupée par deux agents pénitentiaires a été incendiée à Liancourt, dans l’Oise. L’incident, qui n’a fait aucun blessé, soulève des inquiétudes quant à la sécurité des surveillants de prison. Une enquête a été ouverte par le parquet de Beauvais pour déterminer les circonstances de cet acte.
Un incendie volontaire
En effet, selon la préfecture de l’Oise, l’incendie, qui a noirci la façade de la maison, a pu être maîtrisé avant l’arrivée des secours. Les gendarmes, rapidement dépêchés sur place, ont constaté une forte odeur d’essence, laissant supposer un acte volontaire. Ainsi, le parquet de Beauvais a ouvert une enquête pour «dégradation d’un bien par un moyen dangereux pour les personnes commise en raison de la qualité de personnes dépositaires de l’autorité publique». L’enquête a été confiée à la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie de Clermont.
Cet incendie intervient dans un contexte de tensions accrues autour des prisons françaises. effectivement, depuis plusieurs semaines, des actes similaires ont été perpétrés contre des agents pénitentiaires et des établissements pénitentiaires à travers toute la France. Par exemple, le 21 avril dernier, la voiture d’un surveillant de la prison de Liancourt avait été taguée devant son domicile avec les inscriptions «DDPF», pour «Droit des Prisonniers Français». Cet incident avait déjà suscité l’inquiétude des autorités et des surveillants de prison.
Une enquête judiciaire en cours
L’enquête judiciaire ouverte par la juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) pour, principalement, «association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes» et «délits et tentative de meurtre en bande organisée» porte sur une quinzaine d’actes perpétrés à partir du 13 avril. Le parquet a précisé mardi que, si un «lien factuel» existe avec ces attaques en raison du profil de certains occupants de la maison visée, il n’y a pas de «lien procédural» pour l’heure entre l’enquête sur ce sinistre et celle menée par la Junalco.
Dans l’enquête sur les récentes attaques contre des prisons et des agents pénitentiaires à travers toute la France, 21 suspects âgés de 15 à 37 ans, sans antécédent judiciaire ni inscrits dans la criminalité organisée, ont été mis en examen le 2 mai. Ces individus sont soupçonnés d’avoir participé à une série d’actes visant à déstabiliser les agents et les établissements pénitentiaires.