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Le tribunal correctionnel de Meaux a rendu son verdict lundi 10 mars 2025. Abdourahmane Ridouane, ancien président de la mosquée Al-Farouq de Pessac, en Gironde, ressortissant nigérien, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour «apologie du terrorisme». En plus de cette peine, il se voit interdit de séjourner sur le territoire français pendant une durée de deux ans. La décision du tribunal intervient après plusieurs mois de procédure judiciaire et d’assignation à résidence. Les autorités françaises reprochent à l’homme âgé de 60 ans d’avoir tenu et relayé des propos justifiant des actes terroristes, incitant à la discrimination et à la haine contre les pays occidentaux, Israël et la communauté juive.
Tout l’Occident était visé dans ses discours
Les enquêteurs ont notamment relevé des publications sur les réseaux sociaux qui légitimaient les massacres perpétrés par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. D’autres messages saluaient la mémoire d’Ismaïl Haniyeh, ancien chef du mouvement terroriste, après son assassinat le 31 juillet 2024 à Téhéran. En parallèle, Abdourahmane Ridouane aurait accusé la France de mener une politique qualifiée d’«islamophobie d’État». Ces prises de position publiques ont conduit à son inscription au fichier des auteurs d’infractions terroristes.
Des manifestations de soutien au prêcheur islamiste
Dès mai 2024, une procédure d’expulsion avait été engagée à son encontre. Toutefois, l’application de cette mesure a été suspendue en raison de l’absence de laissez-passer consulaire délivré par son pays d’origine, le Niger. Dans l’attente de son éventuel départ, l’ex-président de la mosquée a été assigné à résidence en Gironde. Depuis la fin de sa rétention administrative en novembre dernier, il est contraint de pointer trois fois par jour au commissariat. Une surveillance renforcée que son avocat, Me Sefen Guez, avait dénoncée comme un «acharnement» de la part des autorités. La décision d’expulsion d’Abdourahmane Ridouane avait provoqué des réactions au sein de la communauté musulmane locale. Le 31 mai 2024, une manifestation de soutien à Bordeaux avait rassemblé près de 300 personnes, dénonçant une mesure jugée injuste. Malgré ces mobilisations, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur à ce moment, avait signé son arrêté d’expulsion le 4 août 2024, confirmé par le tribunal administratif de Paris quelques jours plus tard.