Trois hommes, dont deux anciens policiers et un lobbyiste, placés en garde à vue depuis lundi, ont été déférés, jeudi 29 septembre au tribunal judiciaire de Paris, pour une affaire de soupçons de monnayage d’informations, notamment au bénéfice du PSG. Ils sont entendus, depuis trois jours, dans les bureaux de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Obtenir des éléments confidentiels
Une enquête préliminaire a été ouverte en juillet 2021, par le parquet de Paris, pour « violation du secret professionnel, trafic d’influence, corruption, faux et usage de faux, aide à l’entrée et au séjour irrégulier en bande organisée, détournement de finalité d’un fichier de données, compromission du secret de la défense nationale et prise illégale d’intérêts ». Les trois hommes sont accusés d’avoir sollicité ou utilisé des informations couvertes par le secret, au profit de personnes physiques ou morales, dont le PSG.
Malik N., un ancien membre de direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), soit la version antérieure de la DSI, a rejoint le PSG en 2018. Il y était chargé des relations entre le club de la capitale et ses supporters. Mais c’est en enquêtant sur une autre affaire le concernant, que la DGSI s’est rendu compte qu’il sollicitait un ancien collègue, pour obtenir des éléments confidentiels issus des fichiers de police : des informations privées, comme des numéros de téléphone ou des adresses et des renseignements. Avec ces éléments, il enquêtait sur les salariés et voulait faciliter l’obtention des titres de séjours.
La gifle de Neymar
La seconde personne placée en garde à vue est un policier en disponibilité, qui travaillait au sein de la direction de la coopération internationale de sécurité de la police nationale. Ce dernier serait intervenu pour l’obtention d’un titre de séjour au profit d’un investisseur du Moyen-Orient. Il nie les faits. Quant au troisième prévenu, Tayeb B., il s’agit d’un lobbyiste originaire de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Il aurait des accès dans les palais et hautes sphères au Moyen-Orient et en Afrique.
Il a été détenu à Doha entre janvier et novembre 2020, dans des conditions « éprouvantes ». Il aurait aussi été en possession de documents compromettants pour la famille royale et Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG. « Tayeb B. aurait systématiquement cherché à lier ses déboires qataris avec Nasser, alors qu’il existe d’autres contentieux entre lui et l’émirat, parfaitement étranger à NAK. C’est un maître chanteur qui voulait des millions d’euros et qui s’est brûlé. Point », déclare un proche de Nasser Al-Khelaïfi, auprès de Libération.
Enfin, le PSG aurait obtenu des informations sur des procédures judiciaires en cours impliquant ses joueurs, dont celle de la fameuse gifle infligée par Neymar à un spectateur, le 27 avril 2019, après la finale de Coupe de France perdue face à Rennes. Ces dernières auraient été fournies par Malik N.. Affaire à suivre, donc.
toujours les mêmes…..