Une femme demande à des agents de la piscine de parler moins fort: ils vont l’insulter de «sale p***» et de «mécréante»

La mère de famille, âgée de 46 ans, a déposé plainte au commissariat de Colomiers pour injure en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion.

«Tu n’as pas honte de parler autrement qu’en arabe alors que tu en es une ?»

La quadragénaire accompagnait sa fille de 13 ans passer un test de natation à la piscine municipale Jean-Vauchère de Colomiers. Elle est alors prise de maux de tête intense. Cependant, dans le hall d’accueil, deux hommes parlent «fort en langue arabe». Elle est certaine qu’il s’agit «d’employés de la piscine au vu de leurs tenues». Elle expliquera que «ça faisait un brouhaha intense et avec mes acouphènes et mes migraines, je suis allée leur demander poliment s’ils pouvaient parler un peu moins fort». Mais les deux individus n’ont pas apprécié cette réflexion et le ton est très vite monté. Avec agressivité, ils lui auraient dit: «T’es qui toi ? Tu veux quoi ?». Et l’un d’eux a ajouté: «Tu n’as pas honte de parler autrement qu’en arabe alors que tu en es une ?». En effet, la mère de famille est d’origine maghrébine. Mais elle mentira prétextant être originaire de La Réunion, avant de se faire traiter «de raciste» par les deux agents municipaux qui l’ont empêchée de partir de la piscine.

Silence de la mairie

La quadragénaire indiquera aux policiers que l’un des deux hommes s’enrage et la pointe du doigt en criant: «Tu n’as pas honte de mentir, tu as une gueule d’arabe. T’es qu’une sale p***, une mécréante». Pour la victime, c’est bien le fait d’être une femme qui était problématique. «J’ai senti que le fait que je sois une femme était un problème pour ces messieurs. Ils ne doivent pas avoir l’habitude qu’on leur demande ceci ou cela. Je ne suis pas raciste, j’ai les mêmes origines qu’eux. J’ai eu le sentiment que le fait de travailler sur place leur a donné un excès d’autorité, alors que je n’avais été ni agressive, ni insultante», expliquera-t-elle. Contacté par nos confrères de La Dépêche, ni la direction de la piscine, ni la mairie de Colomiers n’ont souhaité apporter de commentaires.