La France comme second choix
Pourtant, si Macron va au bout de sa logique, cela handicaperait lourdement l’armée française déjà sous-équipée. Malgré ce lourd sacrifice qu’il est prêt à consentir, Zelensky fait pression sur les Allemands pour obtenir des Leopard 2. Les ministres occidentaux de la Défense étaient réunis à Ramstein en Allemagne vendredi dernier. Devant eux, le chef d’État ukrainien à réclamer avec beaucoup d’insistance des chars supplémentaires. Il a déclaré: «Je peux vous remercier des centaines de fois, mais ces centaines de remerciements ne me donneront pas des centaines de tanks».
Sa demande est exorbitante et, pour certains spécialistes hors de propos. Si on comprend sa préférence pour le char allemand, celui-ci est plus adapté au terrain ukrainien que l’Abrams américain, il consomme beaucoup moins d’essence et sa large diffusion en Europe permet un accès facile aux munitions et aux pièces de rechange. Toutefois, si Zelensky en veut 300, de nombreux experts militaires estiment qu’une centaine serait déjà largement suffisant pour prendre l’avantage sur les Russes.
Le très mauvais calcul de Macron
Le chef de l’État veut absolument peser dans ce conflit mais il ne peut pas allier le geste à la parole contrairement aux américains. D’autant que le président français fait beaucoup de bruit pour rien. Les Russes mais, plus récemment, les Ukrainiens se moque de lui pour toutes ses déclarations qui ne sont pas suivies d’effet. Dans le cas présent, proposer des chars Leclerc est une mauvaise idée à plusieurs niveaux. Tout d’abord, ces chars n’ont pas été conçus pour des combats ayant la topographie et la météorologie de l’Ukraine. Mais, surtout, nous n’avons que 220 chars opérationnels. C’est très peu et donc, si macron décide d’en envoyer à Kiev, ça ne serait qu’un tout petit nombre presque inconséquent pour eux mais représentant un grand sacrifice pour la France.