Crise au Niger: la France toujours prise pour cible

C’est d’ailleurs le paradoxe avec cette haine ouverte contre l’Hexagone. Contrairement à ce que voudraient faire croire certains putschistes, la France n’a pas grand-chose à perdre, voire rien dans certains cas, à quitter ces pays. Pourtant, utilisant des méthodes chères à l’Algérie depuis 1962, il faut trouver un ennemi commun, éternel, pour que le peuple suive ces pseudos révolutions. Dernier symbole en date, la crise au Niger où la junte a «expulsé» l’ambassadeur de France alors qu’elle n’a aucun pouvoir légitime. Si celui-ci n’a pas encore quitté le pays, les manifestations anti-françaises se multiplient dans tout le Niger.

Le régime militaire au pouvoir n’a aucune légitimité

Officiellement, le président du Niger en exercice est toujours Mohamed Bazou. De fait, ses compétences politiques et institutionnelles sont régies par la Constitution, ce qui lui confère sa légitimité dans son pays mais aussi dans les relations internationales. Or, un coup d’État n’officialise aucune fonction au regard du droit international. C’est pourquoi la France a raison de ne pas reconnaître la légitimité de la junte militaire qui dirige désormais le Niger. Les tensions entre les deux pays sont devenues très difficiles. À Niamey, capitale du pays, de nombreuses manifestations anti-françaises sont organisées pour demander le départ des militaires français.

Or, ces derniers sont présents pour aider le Niger à lutter contre le terrorisme. Samedi 2 septembre, nous avons pu voir des milliers de personnes rassemblées devant la base militaire française de Niamey. Les manifestations se sont tenues à l’appel des soutiens des militaires nigériens qui ont pris le pouvoir. De plus, une autre manifestation a eu lieu à Ouallam, au nord de la capitale, devant une base militaire qui n’est autre que la quartier général de l’opération antijihadiste Almahaou où cohabitent des soldats nigériens et français, selon des images diffusées sur la télévision nationale.

L’Élysée a annoncé son intention de maintenir sa présence militaire dans cette région

On compte plus de 1.500 soldats français stationnés au Niger pour participer à la lutte antijihadiste dans le cadre d’accords militaires bilatéraux. Malgré les menaces du nouveau régime militaire en place et les manifestants qui remplissent les rues de slogans contre la France, Paris refuse toujours de se soumettre aux ordres des nouveaux hommes forts du pays. Ainsi, nous avons appris dimanche 3 septembre que les militaires français resteront en poste jusqu’à nouvel ordre tout comme l’ambassadeur de France résidant à Niamey.