L’Algérie accuse la France d’avoir voulu monter une opération de «déstabilisation» du pays

Plusieurs médias algériens, dont les organes officiels, ont fait savoir qu’«un plan machiavélique [a été] brillamment déjoué par les services de sécurité algériens. Cette barbouzerie ne laisse place à aucun doute quant aux intentions de lobbys français hostiles à l’Algérie et leur obstination portée par l’usage de méthodes sournoises pour déstabiliser le pays». Dans un contexte extrêmement tendu, l’ambassadeur de France a été convoqué par le ministère des Affaires étrangères algérien.

Pour le pouvoir algérien, «Paris veut déstabiliser l’Algérie»

Le quotidien gouvernemental El Moudjahid a indiqué que cette convocation avait pour but de «lui signifier la ferme réprobation des plus hautes autorités algériennes face aux nombreuses provocations et actes hostiles français en direction de l’Algérie […] Ces agissements ne sauraient rester sans conséquences». Si les autorités algériennes n’ont pas encore commenté cet évènement, le quotidien El Khabar rapporte que «lors de la réunion qui s’est déroulée dans le cadre de la convocation, des avertissements forts ont été lancés et il a été demandé à l’ambassadeur de France de les transmettre aux autorités de son pays, concernant l’escalade des hostilités par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française visant les institutions étatiques soutenues par les mauvaises intentions de Paris qui veut déstabiliser l’Algérie».

Un ancien terroriste aurait été recruté par la France

À l’origine de l’affaire, un documentaire à la gloire des services secrets algériens a été diffusé à télévision officielle algérienne, ENTV, et la chaîne d’information continue publique, AL24. Intitulé «Échec au complot, les aigles de l’Algérie triomphent», un ancien terroriste de Daesh en Syrie témoigne, à visage découvert, et affirme que la DGSE a en tête de le recruter en 2022. Un officier des services français lui aurait demandé des renseignements sur les milieux radicaux à Alger, mais aussi de «rejoindre des groupes armés au Niger» ainsi que de «monter un groupe terroriste à Alger». Le quotidien officiel El Moudjahid va relier cette affaire à l’«offensive médiatique d’une rare intensité» en France à la suite de l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal.

Les médias algériens ne vont pas hésiter à expliquer que la patience du gouvernement a été largement dépassée et que, si la France n’arrête pas ses «tentatives de déstabilisation du pouvoir», Alger se donne «dès lors plein droit de répliquer en les formes, intensité et gradation urgentes à ces actes et agissements agressifs, malintentionnés et qui n’ont que trop duré». À l’heure où nous écrivons ces lignes, la France n’a pas encore réagi aux déclarations des médias algériens.